Escalades de violence à Tchada-Baleng
Malam Asang, Imam de la communauté Bororo de Tchada à Baleng, passe actuellement des jours gris à la prison centrale de Bafoussam. Il y séjourne depuis le 5 décembre 2007, suite à une plainte de Fotso Victor, le maire de la commune de Pété-Bandjoun. Ce ministre du culte musulman a passé la fête du mouton 2007 loin des ses fidèles. Le Tribunal de première instance (Tpi) de Bafoussam qui connaît l’affaire l’a renvoyée pour le 21 février prochain.
Le conflit date de longtemps. Mais il couvait sous les cendres. Au point que vers le 23 novembre 2007, une altercation est survenue entre les employés de Victor Fotso et certains dignitaires de la communauté Bororo de Tchada II à Baleng. Bilan: des bœufs abattus, des cultures détruites et des blessés dont Malam Asang, Imam de la communauté Bororo à Tchada II à (Baleng) selon le rapport dressé par la Ligue des droits et des libertés (Ldl) qui est intervenue pour la libération des six autres membres de la communauté Bororo mis aux arrêts en même temps que l’homme de Dieu. Ils sont poursuivis par Victor Fotso pour destruction de biens, troubles de jouissance et autres infractions connexes. A contrario, la plainte pour agression introduite par l’Imam Malam Asang contre les employés de M. Fotso le 27 novembre 2007, à la brigade de gendarmerie de Baleng, n’a pas prospéré.
Batailles judiciaires
Pour Désiré Tambou, mandataire de Fotso Victor pour les questions foncières, trois familles de la communauté Bororo de Tchada II à Baleng ont décidé d’extorquer de l’argent au milliardaire maire de Pété- Bandjoun par "diverses manœuvres de chantages". Selon lui, le magnat de Bandjoun dispose des titres fonciers "régulièrement" acquis sur l’espace querellé. Il estime que Fotso Victor doit tout faire pour protéger les produits agricoles issus de cette propriété.
Cependant, Me André Marie Tassa, avocat de la communauté Bororo a attaqué les différents titres fonciers de Fotso Victor sur les espaces querellés depuis 2005. Pour motiver la requête adressée au juge et au ministre des Domaines et affaires foncières à Yaoundé, l’avocat de cette communauté d’éleveurs de Tchada II à Baleng souligne que la zone en question avait été délimitée par arrêté préfectoral de juillet 1975 comme une zone de pâturage. Me Léopold Isidore Nougwa, Me Joseph Lavoisier Tsapy et autres avocats, soutiennent la position de leur confrère Me Désiré Tambou. A les en croire, cette affaire a des ramifications diverses. Me Djidjou, avocat de M. Fotso devant le Tpi de Bafoussam, semble s’aligner sur cette position. Or devant le juge, il a soutenu que l’Imam Malam Asang doit être maintenu en détention. En outre, les conseils du milliardaire de Bandjoun font prévaloir le "principe d’inaltérabilité du titre foncier en droit camerounais".
Toutefois, le rapport de la Ldl contredit cette option. A s’en tenir au document signé par Charlie Tchikanda, directeur exécutif de la Ldl, "depuis l’intrusion dans cette zone en 1994 de M. Fotso Victor, les Bororo ont perdu le sommeil. Leurs bêtes sont constamment abattues."
Source: Le Messager
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