Une trentaine de minutes d’un premier entretien que le nouveau chef de l’Etat français accordait au président camerounais depuis son arrivée au pouvoir en mai dernier. Peu de choses ont naturellement filtré de la rencontre, même si l’on peut s’accorder avec le chef de l’Etat camerounais qu’il a été question " de la coopération franco-camerounaise ". Une coopération qui comme on peut l’imaginer, avait déjà été largement évoquée lors du passage au Cameroun il y a quelques semaines de Jean Marie Bockel, le secrétaire d’Etat français à la Coopération. On était bien loin des sommets Biya-Chirac qui étaient des rencontres entre deux chefs d’Etat qui ne cachaient pas leur amitié.
Cette fois, les observateurs n’ont pas manqué de relever une certaine froideur entre les deux présidents, quelque peu atténuée par l’accolade presque imposée par le numéro un français au moment de prendre congé de son hôte. Une ambiance tout à fait différente quelques heures plus tôt lorsque Amadou Toumani Touré, le président malien a franchi les grilles de l’Elysée pour un entretien d’une heure avec son homologue français.
Entretien prolongé par un déjeuner entre les deux hommes. On peut imaginer l’importance du numéro un malien sur la scène internationale en termes de gouvernance et de démocratie. Pourtant, le Cameroun représente au moins quatre fois le Produit intérieur brut (Pib) du Mali, qui figure au rang des pays les plus pauvres de la planète.
Tout ceci résultant en fait du peu de considération des autorités françaises à l’égard de leurs homologues de Yaoundé. On avait ainsi pu le remarquer lors du séjour français de Paul Biya en août 2006, quand il avait été accueilli à son arrivée en France par le ministre français du Tourisme. Quelques jours plus tard, il était reçu au siège du Mouvement des entreprises de France (Medef), par le directeur des Opérations Afrique au cours d’une rencontre au cours de laquelle Laurence Parisot, la présidente du Mouvement n’avait même pas daigné se montrer.
Cette fois, pour accueillir le numéro un camerounais à son arrivée en France, à en croire nos confrères de la Crtv, il y avait l’ambassadeur de France au Cameroun et son homologue du Cameroun en France…
Autre sujet qui n’ont pas manqué de marquer d’une pierre noire cet énième séjour en France, qui apparaissait pourtant comme l’un des mieux préparés, l’échec de l’élection de notre compatriote Joseph Mboui qui voulait se faire reconduire à son poste de Vice président Afrique du Conseil exécutif de l’Unesco. Un échec d’autant plus cuisant que la candidature de Joseph Mboui que beaucoup au sein de la délégation camerounaise à la 34ème conférence générale de l’Unesco savait inopportune, était imposée par les plus hautes autorités de l’Etat.
Paul Biya n’avait sans doute pas fini de surfer sur les quelques succès enregistrés par la diplomatie camerounaise sur la scène internationale ces derniers mois, avec notamment l’élection de Emmanuel Ze Meka à la direction de l’Oibt et de Antoine Manga Massina à l’une des directions de l’Organisation mondiale des Douanes. Des élections au cours desquelles il a plus été question de consensus que de campagne pour convaincre les autres membres de la pertinence de nos candidatures.
Source: Quotidien Mutations
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