Dans la classe de première D3 du collège "Père Monti" ce vendredi 28 septembre 2007, les élèves paraissent plutôt distrait alors que l’enseignant de français essaie tant bien que mal de les intéresser à la poésie à travers le recueil de poèmes "Balafon" publié en 1972 par le père Engelbert Mveng. Pour le professeur, "les élèves finiront bien par s’y intéresser. C’est une œuvre complète qui pourra les aider à avoir l’esprit ouvert." Ce d’autant que, croit-il comprendre, l’inspiration poétique du recueil n’y convoque ni la lyre, ni les divinités antiques que sont les muses. Ce qui le rend plus accessible aux élèves.
Inscrit au programme de français des classes de premières depuis plusieurs années déjà, le recueil semble d’autant plus intéressant qu’il offre, selon certains enseignants, plusieurs axes de compréhensions aux élèves. "Le poète est appelé à chanter les merveilles et les souffrances de la vie, Mveng la traduisait en terme de rythme et de danse. Ce qui évite de noircir l’esprit des enfants", estime Nicodème Aloa, professeur de français au Collège la Mefou à Yaoundé.
L’objectif à travers cette œuvre est également d’apprendre la compassion et le partage. Pour cela, les enseignants se basent sur le fait que dans l’ouvrage, alors que Engelbert Mveng, "étudiant en Belgique se résout à essuyer les larmes des Belges endeuillés, cette même Europe se brutalise, mutile et tue l’Afrique. Il choisit de compatir avec les autres au détriment des siens." Dans cet ouvrage, la vie aux yeux du poète se traduit en termes de mouvements, mais toujours en présence de Dieu alors que l’auteur qui prend toujours le soin de terminer les poèmes par quelques prières, y affirme son refus du paganisme et de l’animisme ancestral.
Source : Quotidien Mutations
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