Le site du Gtes, situé au quartier Tyo-Village, à un kilomètre de la route principale reliant Bafoussam à Mbouda, s'éloigne du vacarme quotidien, produit par des engins et discothèques.
Il faut en moyenne huit minutes, derrière une moto apparemment neuve, pour franchir un chemin bourbeux, difficilement praticable en saison de pluies. Le conducteur de moto le sait, raison de plus pour bien tenir son guidon. L'épreuve est supportable. D'autres préfèrent aller à pied, au risque de perdre l'éclat de leurs vêtements. La séquence s'achève au pied d'une petite colline, où l'ambiance est celle d'une cour de récréation.
Des jeunes en uniforme montent et descendent à la recherche, soit d'un beignet, soit des conseils de quelques enseignants. Le premier bâtiment qui s'ouvre vers l'entrée principale, renseigne qu'on est dans un établissement scolaire. Il s'agit du collège privé Nelson Mandela, filière du groupe scolaire Tankou, spécialisé dans l'enseignement technique, du premier au second cycle. En arrière-plan de ce bâtiment, se dresse un autre, plus élevé. Un immeuble de deux niveaux, peint en jaune qui surplombe des cases voisines.
Statistiques
Les deux immeubles partagent une même clôture, en amont. Tankou supérieur se distingue avec la beauté de son jardin, où les fleurs reçoivent presque toujours des coups de ciseaux. La barrière qui l'entoure est tellement haute que, de l'extérieur, on ne peut pas se faire une idée de ce qui se déroule à l'intérieur. L'accès n'est pas interdit. Au contraire, il est ouvert à tous ceux qui veulent en savoir un peu plus sur les activités menées à Tankou supérieur. Tout se passe au niveau du bloc administratif, où se retrouve le directeur et ses collaborateurs.
En dehors de quelques salles de cours, d'une capacité d'environ 30 places assises, ledit immeuble abrite un amphi. Une sorte de grande salle de classe devant accueillir des étudiants, lors des cours de tronc commun, à l'instar des statistiques, du français, de l'anglais, d'économie organique et monétaire etc. En face, deux autres bâtiments servent de mini cité.
Le premier est déjà achevé, alors que le second attend de recevoir une couche de peinture ou des carreaux. Trente six chambres pour des étudiants qui ne veulent pas habiter des quartiers lointains. Il en est ainsi depuis 1993, année au cours de laquelle Philippe Tankou, promoteur du groupe du même nom, a obtenu une autorisation d'ouverture d'un cycle supérieur.
L'année dernière par exemple, Tankou supérieur a enregistré un effectif de 184 étudiants, répartis aux niveaux I et II, dans les dix spécificités : action commerciale, communication d'entreprise, comptabilité et gestion des entreprises, commerce international, tourisme et loisirs, économie sociale et familiale, assurance, informatique de gestion…
Au regard de son effectif de 62 étudiants, la comptabilité et gestion des entreprises, est la spécialité la plus prisée. L'informatique de gestion occupe le deuxième rang avec 55 étudiants : " C'est normal. Nous sommes dans une région où tout le monde voudrait gérer ou bâtir une entreprise. L'affluence vers l'informatique est le fait des nouvelles technologies. On préfère gérer une entreprise à partir d'un ordinateur pour avoir moins de tracasseries ", affirme le directeur de la communication du groupe Tankou, Ludovic Chevalier.
Formation-emploi
Deux ans de formation à l'issue desquels l'on peut être titulaire d'un Bts. Les étudiants nantis de ce diplôme s'intègrent-ils facilement dans le marché local de l'emploi ? " Je connais beaucoup de mes étudiants qui sont engagés à la Société anonyme des brasseries du Cameroun à Bafoussam. D'autres ont trouvé du travail à Douala ou Yaoundé. Selon les nouvelles qui me parviennent, les employeurs sont satisfaits de ce qu'ils font ", répond le promoteur du groupe Tankou, Philippe Tankou.
Pendant quatorze ans, Tankou supérieur a régné sans partage à Bafoussam. Puisque étant l'unique établissement formant en Bts. A partir de la prochaine année académique, il affrontera un nouveau concurrent. Dernier-né dans le monde de l'enseignement supérieur privé à Bafoussam, l'Institut supérieur de gestion et d'économie appliquée (Sup G'Eco), s'installe petit à petit en face de l'Ong dénommée Cipcre, à Bafoussam.
Il est encore en plein chantier, même si quelques salles de classe y ont déjà été construites. Le promoteur de Sup G'Eco, Emmanuel Kué, enseigne les mathématiques en sciences économiques et de gestion, il y a 15 ans, à la Sorbonne. Il ambitionne de révolutionner les milieux de l'enseignement supérieur technique et commercial.
Source: Quotidien Mutations
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