La confrontation, l’une des plus inédites de la vie politique camerounaise de l’ère multipartite, était très attendue. Quelques heures avant le début de l’émission, alors que toutes les dispositions étaient prises au niveau de Equinoxe télévision, les mandataires du Rdpc appellent les responsables de la chaîne pour annoncer une nouvelle inattendue : Françoise Foning ne peut plus honorer le rendez-vous. Pour des raisons d’empêchement physique de la tête de liste du Rdpc de Wouri Est.
Stupéfaction et interrogations. Que s’est-il donc passé en moins de 24h chez cette “ dame de fer ” qui se portait jusque-là comme un charme ? Le Rdpc va proposer une alternative. A savoir que Françoise Foning sera remplacée sur le plateau par son colistier sur la liste de la députation à Wouri Est, Albert Calvin Njocke.
Dans les coulisses de la préparation de l’émission, les débats se poursuivent. Toutes les hypothèses sont avancées. Même l’annulation pure et simple de la confrontation nouvelle formule. Finalement, il faut y aller. Mais avec Jean Michel Nintcheu qui estime qu’il ne doit pas passer avec quelqu’un d’autre que la candidate Foning dont le choix obéissait à un objectif précis. Et, surtout, simple logique oblige, pour rester conforme au protocole d’accord.
Grosse surprise pour les téléspectateurs à l’ouverture de l’émission, le modérateur, Albert Ledoux Yondjeu, annonce la principale information du soir. L’absence de Foning. Jean Michel Nintcheu sera interrogé tout seul.
Quand il prend la parole, il ne s’empêche pas de regretter l’absence de son contradicteur qu’il entendait cuisiner sur plusieurs questions : sa gestion de la commune entre autres sujets. Pour la suite, s’agissant par exemple de la fonction de député à laquelle il aspire, il va dire la vision de son parti quant à la mission de député à l’Assemblée nationale. S’agissant des annulations, il exprime la frustration du Sdf lorsque la Cour suprême a ordonné la reprise des élections, particulièrement à Wouri Est, à cause des tripatouillages qu’il impute au Rdpc.
Alors que c’est son parti qui était sorti vainqueur de cette consultation. Il dit n’être pas entièrement satisfait de la décision de la Cour suprême, parce que les élections auraient dû être annulées dans beaucoup plus de circonscriptions à travers le pays, si l’essentiel des requêtes n’avaient pas été rejetées pour des simples questions de forme à tête chercheuse. Il reconnaît néanmoins que, cette fois, plus que lors des élections passées, la Cour suprême s’est passablement émancipée du pouvoir exécutif.
Interrogé sur les menaces de violences que le Rdpc l’accuse de brandir pour intimider les électeurs à l’occasion de ces partielles, il rétorque que si l’on considère comme violence la lutte contre les charters, les votes multiples et les autres formes de fraudes, alors, il accepte les intentions qu’on lui prête. Et pour faire face à ces fraudes, il annonce que son parti va, cette fois, déployer plus de contrôleurs sur le terrain, à l’effet de renforcer la surveillance et la sécurité des résultats issus des urnes.
Pour la suite, le débat n’est pas particulièrement houleux. Et de temps en temps, le modérateur doit préparer les téléspectateurs à accueillir le remplaçant de Foning, parce que, annonce-t-il, les négociations qui continuent de se dérouler dans les coulisses peuvent le faire venir sur le plateau. Cela ne va pas tarder, car Albert Ledoux Yondjeu va prestement féliciter Jean Michel Nintcheu pour sa disponibilité. Avant de lui demander son mot de fin. Sa conclusion est prévisible : il appelle les électeurs à voter nombreux la liste du Sdf le 30 septembre. Pour confirmer davantage le choix déjà fait le 22 juillet.
Place à Albert Calvin Njocke. Pour la forme, manifestement. Aussitôt Njocke sur le plateau, Albert Ledoux Yondjeu rappelle une fois de plus les termes du protocole d’accord signé entre les différentes parties la veille, avec, côté Rdpc, la signature du président de la commission de supervision dans Wouri Est, Mohamadou Bayero Fadil.
Quand Njocke prend la parole, il est manifestement gêné lorsqu’il présente les excuses de son parti pour ce loupé. En faisant savoir au modérateur, qu’il prend à témoin, que l’empêchement pour cause de santé est humain. Pour lui, il aurait souhaité, malgré l’empêchement de Foning, affronter Jean Michel Nintcheu dans le cadre de cette émission, à partir du moment où sa camarade a été indisponible. C’est l’essentiel de son intervention.
Parce qu’il n’avait que 5mn sur le plateau. Visiblement selon les concessions de Equinoxe Télévision. Fin d’une partie très attendue par les téléspectateurs. Equinoxe télévision aura tout de même eu le mérite de faire rêver ses téléspectateurs d’un face-à-face inédit dans l’histoire de la démocratie au Cameroun.
Source: La Nouvelle Expression
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