L’adjoint au commandant de la brigade de gendarmerie de la ville a été froidement abattu alors qu’il tentait d’interpeller un redoutable malfrat que l’on disait activement recherché par toutes les forces de l’ordre de la ville. "D’une balle en plein cœur" comme nous le confirmera le médecin chef de l’hôpital de district.
Sur les faits tels qu’ils se seraient produits hier, lundi 24 septembre 2007 autour de 13 heures, Jeanneau Tamandjo, sous préfet de l’arrondissement d’Obala parle de "l’exploitation d’une information reçue par la brigade de gendarmerie sur la localisation de cet homme qui était activement recherché. En l’absence du commandant de la brigade de gendarmerie, son adjoint est descendu sur les lieux (Foulassi, un petit village situé à moins d’une dizaine de kilomètres d’Obala ndlr)".
Sur les lieux, les versions divergent. Certaines sources affirment que le malfrat, (dont il est curieux de constater que presque personne ne connaît le véritable nom, le sous préfet l’appelle "Alima" et il est d’ailleurs le fils d’un chef de troisième degré dépendant de l’arrondissement d’Obala).
Selon ces sources, de l’intérieur de la maison où il se trouvait, le malfrat aurait aperçu les gendarmes qui ont pris position autour de la maison. D’autres sources affirment que l’homme a été surpris dans la maison, et qu’une fois que l’adjudant chef Baliaba a frappé à la porte, le malfrat a signalé qu’il était armé. La suite se perd dans de nombreuses versions. Les plus plausibles font état de la porte qui a été ouverte à la volée par les flics et du coup de feu parti de l’intérieur et qui a touché le gendarme en pleine poitrine.
Sur l’attitude des quatre compagnons (eux aussi gendarmes) de l’adjudant chef Baliaba, d’autres versions s’affrontent. La première fait état de ce que à la vue de leur chef abattu, ces éléments ont pris la fuite.
Fuite
La seconde version fait état de ce que le malfrat se serait "volatilisé parce qu’il serait doté de pouvoirs mystiques" Sur l’arme du crime, le sous-préfet affirme que celle-ci aurait été arrachée à un gendarme qui a déclaré à sa hiérarchie l’avoir perdue à Ayos. A Obala où les populations ont pris d’assaut les locaux de la brigade de gendarmerie où les parents du fuyard ont été conduits après leur interpellation dans leur village de Ekoum Douma, le lynchage populaire a été évité de justesse.
Les questions fusaient de toutes parts dont la plus régulière était: "pourquoi ce gendarme?" Que toute une ville semblait porter dans son cœur comme nous le confirmera d’ailleurs le Sous préfet Jeanneau Tamandjo pour qui l’adjudant chef Baliaba "était un gendarme comme il n’y en a pas beaucoup dans nos villes".
Un homme que l’on disait "serviable et au dessus des mauvaises habitudes qui ont cours dans le corps auquel il appartenait et pour lequel il passait sa dernière semaine dans cette ville d’Obala". Lui que sa hiérarchie venait de désigner commandant de la brigade de gendarmerie de Song Loulou dans la Sanaga Maritime. Un poste qu’il s’apprêtait à rejoindre.
Il était lancé dans les préparatifs de son départ jusqu’à l’arrivée de l’information sur la localisation d’un malfrat dont on dit dans la ville d’Obala que le sport favori était le viol des lycéennes, quand il ne coordonnait simplement pas des braquages avec des gangs venus de Yaoundé. Un homme finalement insaisissable que l’autorité administrative soupçonne de bénéficier de la protection de son chef de village de père, même s’il a déclaré ne plus avoir de contrôle sur son fils
Source: Quotidien Mutations
|
