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Casse-tête pour arrêter la circulation de sept millions d'armes légères
(25/09/2007)
Environ sept millions d'armes légères et de petit calibre circulent illicitement dans les pays d'Afrique centrale, selon une estimation faite par le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique.
Par Raphaël Mvogo

‘’La notion d'armes légères et de petit calibre renvoie à toutes les armes que l'homme peut porter’’, explique Agnès Marcaillou, directrice du Bureau des affaires de désarmement de l'ONU. Sont donc classés dans cette catégorie les lance-roquettes, les grenades, les pistolets automatiques et semi-automatiques, etc.

Fung, également secrétaire du Comité consultatif permanent des Nations Unies sur les questions de sécurité en Afrique centrale, déplore le fait. ‘’C'est vraiment un phénomène préoccupant dans cette sous-région. Il est lié à l'existence de conflits armés dans certains pays et à l'extrême porosité des frontières entre les Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC)’’.

La CEEAC est composée de l'Angola, du Burundi, du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale, de la République centrafricaine (RCA), de la République démocratique du Congo (RDC), de Sao-Tomé et Principe, et du Tchad.

Nombre de ces pays ont connu des guerres civiles sanglantes depuis leur indépendance, au début des années 60. Beaucoup de ces armes, qui ont servi à faire ces guerres, circulent aujourd’hui librement dans la sous-région et alimentent l’insécurité.

Fung indique, en guise d’exemple, que neuf pays d’Afrique centrale se sont impliqués dans la guerre civile qui a déchiré la République démocratique du Congo entre 1998 et 2003.

Samuel Mvondo Ayolo, directeur des Nations Unies et de la Coopération décentralisée au ministère camerounais des Relations extérieures, estime que ces armes ‘’sont la source du grand banditisme et de l’insécurité qui règnent dans toute la région d’Afrique centrale’’.

Dans la région nord du Cameroun par exemple, la trop grande circulation des ces armes favorise certainement le phénomène des coupeurs de route qui y sévit, pense Ayolo. Des bandits, avec une ou deux armes légères, barrent pendant quelques minutes une route bien fréquentée et dépouillent tous les véhicules et les voyageurs qui passent sur cette route à cet instant précis. Ils vont parfois même jusqu’à violer des femmes et tuer les conducteurs qui leur tiennent tête.

Le 03 septembre dernier par exemple, dans le village de Babororo, dans l'extrême nord du Cameroun, des bandits armés avaient pris en otage un éleveur de bœufs, exigeant, pour le libérer une rançon de cinq millions de francs CFA (environ 12.000 dollars US).

Au cours du violent accrochage qui a eu lieu par la suite entre les éléments du Bataillon d'intervention rapide et les bandits, le berger a reçu dans sa jambe droite une balle tirée par les malfrats. Dépassés par la riposte des militaires, les bandits ont abandonné une impressionnante armada militaire qui laisse penser à l’armement d’un bataillon militaire en déplacement.

Au Burundi, un autre pays d’Afrique centrale, la situation n’est pas moins grave.

‘’Des bandits armés s'attaquent aux usagers de la route qui circulent à des heures tardives’’, rapporte Nicodème Nduhirubusa, de la direction générale de l'Intégration régionale au ministère burundais des Relations extérieures et de la coopération internationale.

En RDC, la recherche de solutions à ce problème crucial a amener les autorités à concevoir un programme baptisé ‘’vélos contre armes’’. Des milliers d'armes ont ainsi été récupérées, rapporte le vice-ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, Joseph Dovel Mpango Okundo.

Dans ce pays particulièrement, l'insécurité reste inquiétante en raison de la persistance des affrontements armés dans le sud et le nord Kivu, ainsi que dans la province Orientale.

Réunis en ce mois de septembre à Yaoundé, la capitale camerounaise, des experts en armement des pays membres de la CEEAC ont débattu de stratégies communautaires à mettre en place en vue de combattre, avec plus d'efficacité, cette insécurité menaçante pour les personnes et les biens.

Cette réunion de Yaoundé passe comme la nième tentative des Etats de la CEEAC pour trouver des solutions à la circulation des armes légères dans leur sous-région.

En 2000 déjà, le centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique a initié au Cameroun, en Centrafrique et au Tchad, un programme pour inciter les populations civiles à remettre à l’autorité les armes illégalement détenues par elles. En contrepartie, elles bénéficiaient de petits projets de développement pour survivre.

‘’Mais, les résultats de cette opération ont été mitigés parce que les Etats concernés n’ont pas apporté leur contrepartie financière’’, regrette Fung.

En 2003, le Comité consultatif permanent des Nations Unies sur les questions de sécurité en Afrique centrale, qui comprend également le Rwanda, non membre de la CEEAC, a aidé à la mise en place, d'un programme visant à ‘’prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre’’.

En 2005, la CEEAC avait mis en place une banque de données et un registre d'armes légères et de petit calibre, qui invitait les Etats membres à communiquer des informations sur leur armement. Selon Fung, il s'agissait de données relatives à l'importation, l'exportation, la fabrication, la dotation, la licence des armes légères et de petit calibre. Les résultants n’ont, malheureusement, jamais suivi.

A Yaoundé, en septembre 2007, les experts ont élaboré un texte pour faciliter le contrôle des armes légères en Afrique centrale. Cette nouvelle tentative sera-t-elle la bonne ?


Source: IPSNEWS


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