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Des syndicats appellent au boycott du pain
(17/09/2007)
Malgré l’exonération des droits de douane sur le blé concédée par le gouvernement, les boulangers exigent une hausse du prix.
Par Brice R. Mbodiam

En prononçant ces propos hier au terme d’une rencontre houleuse avec les boulangers à Yaoundé, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, est resté dans la logique de l’illégalité de la hausse du prix du pain demandée par le syndicat le 11 septembre dernier. Illégalité rappelée par ce membre du gouvernement, par correspondance adressée le 12 septembre dernier au président dudit syndicat, M. Yiepmou, absent aux discussions d’hier.

Le conseil donné aux consommateurs par le ministre du Commerce, de ne pas accepter l’achat du pain de 210g à plus de 150 Fcfa va en droite ligne d’un "appel au boycott du pain" distribué au cours des travaux, et qui est signé par trois centrales syndicales: la Confédération des travailleurs du Cameroun (Cstc), l’Union générale des travailleurs du Cameroun (Ugtc) et la Confédération générale des travailleurs Liberté (Gtc-Liberté).

"Nous demandons à tous les travailleurs dès la parution de la présente de ne plus consommer du pain jusqu’à nouvel avis", écrivent les trois syndicats des travailleurs sus cités. Une position que Isaac Bissala, président de l’Ugtc porteur de cet appel au boycott du pain, a d’ailleurs réitérée au cours des débats d’hier, qui ont pris les allures d’un dialogue du sourd.

Pourtant, les négociations dont le premier round s’est joué au ministère des Finances, avaient bien commencé avec la décision prise par le ministre des Finances, Essimi Menyé, d’exonérer l’importation du blé des droits de douane, jusqu’au mois de novembre, afin d’obtenir des minotiers de ne pas continuer à augmenter le prix de la farine sur le marché.

Coûts de fabrication

Augmentation qui a servi de prétexte aux boulangers pour qui ont eux aussi, augmenté le prix de la baguette de pain de 150 à 200 Fcfa depuis le 12 septembre dernier. Malgré cette mesure gouvernementale, les boulangers, invités pendant le second round des négociations au ministère du Commerce pour arrêter un prix concerté du pain, sont restés figés sur la décision de procéder à une augmentation.
Ce, malgré l’examen de la structure des coûts de fabrication présentée par le ministre du Commerce.

Elle portait à 89,5 Fcfa le prix de revient du pain à la sortie du pétrin. Prix obtenu sur la base de l’achat d’un sac de farine à 20.000 Fcfa au lieu de 16.000 Fcfa comme par le passé. De ce point de vue, les boulangers ont reproché au ministre du Commerce de n’avoir pas intégré certaines charges qui, selon eux, ramèneraient le prix du pain sortie du pétrin à 143,5 Fcfa. Quelles sont ces charges? Le syndicat des boulangers a éludé la question du non respect de la norme du pain.

Malgré quelques interpellations des consommateurs et des responsables du ministère du Commerce, pour fabriquer 567 pains (deux sacs de farines de 50Kg chacun), le boulanger dépense 2000 Fcfa pour l’électricité.

Les représentants des boulangers estiment 4000 Fcfa les cotisations patronale à la Cnps et 4000 Fcfa de contributions fiscales. Ils brandissent en outre le montant de 1000 pour les salaires du personnel, 1.000 Fcfa pour l’entretien des équipements, 1000 Fcfa pour les pertes diverses, etc.

"Toutes ces charges sont permanentes?", a interrogé le ministre du Commerce, l’air aussi ahuri que l’assistance. "Comment pouvez-vous nous faire accepter que pour pétrir deux sacs de farine, vous payez 2000 Fcfa d’électricité? Vous parlez de la Cnps, combien de boulangers affilient-ils leurs employés à la Cnps? Quels types de salaires pratiqués vous dans les boulangeries [dont beaucoup sont clandestines, a rappelé le ministre du Commerce] pour prétendre que les charges du personnel représentent 2000 Fcfa sur chaque sac de farine utilisé?".

A toutes ces interrogations adressées à un boulanger par un journaliste, le boulanger s’est contenté d’un simple sourire. "En affaires, il n’ y a pas de patriotisme", a laissé échapper un autre boulanger à la sortie de la salle des négociations, en murmurant: "nous maintenons le prix à 200 Fcfa". "Dans ce cas, vous mangerez vous-mêmes vos pains, parce que nous ne l’achèterons plus", a rétorqué quelqu’un dans la foule.


Source: Quotidien Mutations


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