Un montant cumulé de près d’un milliard de francs Cfa, sous ce chapitre, était au centre de l’audience de mardi dernier 21 août, qui s’est poursuivie hier mercredi. Mardi, l’ancien directeur général du Pad, Alphonse Siyam Siwé, était au box en premier. Témoin sous serment à sa demande, son interrogatoire était très attendu, à cette phase du procès. L’homme qui ne parle pas beaucoup devant les juges, et qui a pris l’habitude d’invoquer l’obligation de réserve à laquelle il est astreint, a soutenu que toutes les opérations financières liées au montant querellé de 958 millions Fcfa étaient comptabilisées, "donc régulières".
D’ailleurs, soutient-il, c’est le conseil d’administration qui apure les comptes. Or le conseil n’a jamais remis en cause les comptes du Pad présentés par l’ancien Dg. Lorsque le tour est revenu à Edouard Etondè Ekoto de prendre place au box mardi, le ton est monté. L’ancien président du conseil d’administration allant jusqu’à dénoncer la méthode essentiellement accusatoire adoptée par le magistrat instructeur.
Objection du président de la collégialité, Mougnol à Mboussi: "accusatoire est-il le mot que vous voulez utiliser?", Etondè Ekoto continue son exposé, après avoir indiqué qu’en son temps, il avait toujours attiré l’attention du secrétaire général de la présidence de la République sur la gestion du Pad.
"On me disait de laisser le directeur général travailler. Et il y avait effectivement beaucoup de travail à faire, la réforme portuaire étant un des déclencheurs du point d’achèvement", a-t-il expliqué. Etondè Ekoto a également déploré le fait qu’une mission de contrôle ait pu siéger au Pad, "sans rencontrer ni le président, ni les administrateurs".
Au chapitre des caisses de missions, des libéralités et des caisses d’avance, l’ancien Pca a reconnu avoir touché, "au titres de frais de missions tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Cameroun, des sommes d’un montant de moins de 6 millions Fcfa par an pendant cinq ans". Hier encore, Edouard Etondè a adopté une posture tendant à le dissocier de l’ancien Dg. Une ligne de défense qui n’est pas toujours du goût des avocats de Siyam Siwé.
Hier mercredi, les autres co-accusés ont été interrogés, sous le même chapitre de la gestion financière du Pad.
Source: Quotidien Mutations
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