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L’affaire Djomo Pokam, un an après…
(21/08/2007)
Retour sur un meurtre spectaculaire en plein coeur de Yaoundé. La police incapable de dire qui est l’auteur du crime.
Par Jean François Channon

De prime abord, on parle d’un suicide. Le directeur de l’établissement, Roland Müntzer, en est informé. Le chef de service de la sécurité et son patron se concertent rapidement. Dans un premier temps, il est question d’évacuer discrètement le corps sans que cela n’attire l’attention du public. Une décision difficile à prendre compte tenu de la présence de foule des vendeurs à la sauvette.

La division provinciale de la police judiciaire du Centre est saisie. Accompagné de quelques éléments, le commissaire Ondo arrive sur les lieux aux environs de 11h et procède aux premiers constats. Le corps présente de nombreuses blessures et brûlures. Notamment au dos. La tête est fracassée du côté de la nuque. Sur le bras gauche, on distingue une énorme blessure au niveau du poignet. La thèse du suicide commence à se dissiper. Certains avancent l’hypothèse de pratiques mystico magiques ayant tourné au drame.

Aux environs de 14h, des enfants de la rue transportent le corps vers une voiture pour une évacuation à la morgue de l’Hôpital central de Yaoundé.

L’enquête commence par l’identification de la dépouille. Titulaire d’une maîtrise en informatique, Narcisse Djomo Pokam était le fils du défunt maire de Yaoundé II, Djomo David. Le jour du drame, Narcisse Djomo Pokam a passé un coup de fil vers 9h30 minutes dans un call box géré par une de ses soeur, avant de lui confier : “ Je vais au Hilton. A mon retour, je vais vous dépanner. ” Arrivé à l’hôtel à 9h53 min selon des sources policières, Narcisse a le pas hésitant. Il se dirige vers le bagagiste dans le hall à qui il demande des renseignements. Ce dernier le conduit vers l’ascenseur. Il y monte. Et la vidéo perd sa trace.

L’exploitation du bagagiste Taboué révèle que Narcisse Djomo Pokam se serait rendu au niveau du 2è étage. L’équipe du commissaire Ondo a entendu la plupart des occupants de cet étage de l’hôtel Hilton cette matinée-là. Deux noms de hautes personnalités sont revenus : Claude Juimo Monthé, le président de la chambre du commerce… et Martin Belinga Eboutou, diplomate, représentant du Cameroun au siège des Nations unies à New York.

L’enquête policière s’enlise par la suite. Pourtant selon les spécialistes, elle apparaissait si facile.
La division provinciale de la police judiciaire a été dessaisie de l’enquête, au profit de la direction nationale de la police judiciaire. C’est à ce niveau que quelques employés du Hilton ont été mis aux arrêts. Il s’agit, entre autres, du bagagiste Taboué, du chef de la sécurité, et de trois autres employés du service hébergement.

Après plusieurs mois de séjour dans les locaux de la police judiciaire sis au quartier Elig Essono, ils ont été déférées au parquet, puis mis sous mandat de dépôt à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé.

Elles y séjournent toujours. Mais les circonstances exactes du drame demeurent lacunaires. Un an après le drame, la police n’a toujours pas réussi à dire qui a tué Djomo Pokam.


La famille en déroute

Au domicile familial du quartier Bastos, Madame veuve Djomo, la mère de Narcisse, est introuvable. Des sources indiquent qu’elle est en voyage au Canada où elle séjourne depuis quelques mois. Une seule fois, elle a été entendue au parquet du Palais de justice de Yaoundé centre administratif. Depuis, plus rien. Rostand Djomo, le frère du défunt qui suivait assez régulièrement cette affaire au début a fini par devenir stoïque. “ Je ne suis plus au courant de quoi que ce soit. On nous a dit que l’enquête suit son cours. Devant une telle réponse que voulez-vous faire ? ”

Au début les membres de la famille Djomo avaient pensé manifester tous les 21 de chaque mois devant les hôtels de la chaîne internationale Hilton. Mais très vite la police camerounaise les a dissuadés. L’affaire est donc à ce jour au point zéro. On ne sait pas qui a tué ce jeune homme plein d’avenir. Le plus choquant c’est que, un an après, comme pour les assassinats du regretté monseigneur Yves Plumey, du père Engelbert Mveng, de l’abbé Joseph Mbassi, des deux religieuses de Djoum et de bien d’autres Camerounais anonymes, ce crime odieux dont certains connaissent bien les auteurs et les commanditaires, restera impuni. Hélas !



Source: Le Messager


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