Au bureau de vote de l’école de source de Madagascar, dans l’arrondissement de Yaoundé II, le scrutateur du Sdf est retourné : “ Les gens viennent voter avec des cartes d’électeur sans carte nationale d’identité. Comment peut-on savoir que celui qui vote est effectivement le propriétaire de la carte ? ”, s’interroge le mandataire du Sdf. L’homme qui a dénoncé la tricherie se serait fait dire par le président de la commission de vote que c’est exceptionnellement admissible.
“Mais ce n’est que de la tricherie. On ne peut pas simplement savoir avec exactitude quel est le parti bénéficiaire. Mais, on a la nette impression que les sous-préfets ont sciemment détenu les cartes de certains électeurs, afin que les choses se passent de cette façon”, dira Beatrice Anebom Monju du Sdf.
A Elig - Edjoa, un quartier situé dans l’arrondissement de Yaoundé I, ce n’est pas plus gai, les mandataires des partis d’opposition qui sillonnent les bureaux de vote avec les membres de l’Onel dénoncent le bourrage des urnes. C’est le cas du bureau de vote de l’école publique et celui du marché Elig-Edjoa. “Des jeunes gens se sont succédé dans les bureaux de vote avec les cartes d’électeur et ils ont pu voter sans inquiétude”, dira le mandataire du Sdf.
Dans ces bureaux, on a également dénoncé la non-conformité de l’encre.
Le cas ne sera pas unique à ces deux arrondissements de la capitale : “Ceux qui ont voté dans la matinée ont fait face à cette encre délébile (Sic). Mais, depuis que cela a été signalé à la sous-préfecture, le sous-préfet a tôt fait de modifier. Maintenant, vous pouvez constater sur les doigts des votants que l’encre est bien indélébile”, précise-t-on dans le bureau de vote de Mimboman I sud B, à Yaoundé IV. A Djoungolo I, une prescription est de rigueur à ce sujet: “Il faut appuyer fort. L’encre est indélébile, mais elle ne sort pas bien.”
Ici, on note également l’absence des scrutateurs de certains partis politiques. Il devrait en principe y avoir les représentants du Rdpc, Sdf, Merci et Upc. Mais ceux des deux derniers partis politiques n’ont pas cru devoir faire le déplacement du bureau de vote. Observation similaire au bureau de vote de Mimboman I sud B, dans l’arrondissement de Yaoundé IV. Seul le Rdpc est représenté. Les scrutateurs de l’Undp et du Sdf se sont inscrits aux abonnés absents.
Des sources officielles à l’arrondissement de Yaoundé II décrient le même état de chose : “Certains partis d’opposition ne veulent pas mettre la main dans la poche. Les scrutateurs exigent d’être payés pour la journée passée dans un bureau. Mais, il y a des responsables de partis politiques qui veulent faire le malin. Ça ne marche pas toujours.”
Par ailleurs, il y a le problème du doublon. Le Sdf nous a présenté le cas de Tchouto Paul, menuisier de profession, dont les bureaux de vote sont à 02 Ekié Sud et 01 complexe bloc II, dans l’arrondissement de Yaoundé IV, avec des numéros de cartes d’identité différentes.
Un autre cas déplorable sera l’éviction de la scrutatrice du parti Merci du bureau de vote de l’école publique du centre administratif de Bastos Yaoundé I. Lieu de vote de Paul Biya (cf interview Atemkeng)
Sur un tout autre plan, les représentants de partis politiques regrettent la timidité du scrutin “Les gens ne se pressent pas. C’est comme une certaine indifférence. On a l’impression qu’ils se disent que les choses sont jouées d’avance” .
Source: La Nouvelle Expression
|