Plus "calme" que lors de son arrivée au sein de cette unité de police jeudi dernier d’après des sources proches de cette unité de police, Norbert Ndong serait passé aux aveux complets, en reconnaissant avoir subtilisé les 250 millions de francs Cfa destinés à l’organisation du Bts dont il avait la charge.
Cependant, aurait-il affirmé, il n’avait guère l’intention de s’approprier cet argent mais juste de le "faire multiplier" par des personnes par qui il aurait été contacté quelque temps plus tôt. Des arguments qui, à la police judiciaire (Pj), laissent quelques-uns sceptiques. Comment accepter que quelqu’un de cet acabit se soit laissé aller à de tels marchandages ?
Comment le directeur qu’il est, est entré en relation avec ces prétendus spécialistes de la multiplication des gains alors que plusieurs hauts responsables de la république ont souvent annoncé avoir été approchés par de tels individus? Gardé à vue à la Pj depuis jeudi le 12 juillet 2007, date de son interpellation, M. Ndong reçoit régulièrement la visite de ses proches entre deux interrogatoires. Ce qui, d’après nos sources, semble lui donner plus de force.
Ce même vendredi, il a été conduit à son ancien bureau situé au 13ème étage du ministère de l’Enseignement supérieur à Yaoundé, où il devait constater les faits. Dans la foulée, l’Enseignement supérieur se désolidarise de ses actes. On se souvient que jeudi le 5 juillet dernier, l’on avait dû procéder à l’ouverture forcée du bureau de M. Ndong, en présence du ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, d’un huissier de Justice, du procureur de la République et des éléments de la gendarmerie.
Sur sa table de travail étaient empilés des dossiers.
Le coffre-fort installé dans son bureau et où étaient généralement amassées d’importantes sommes d’argent, d’après se collaborateurs, ne contenait pas le moindre radis! Ce qu’a confirmé Norbert Ndong devant les enquêteurs, en expliquant qu’il a été floué par des individus qui lui avaient promis de multiplier cet argent.
C’est depuis le 21 juin dernier que Norbert Ndong est porté disparu de son bureau au ministère de l’Enseignement supérieur, alors même que les enseignants impliqués dans la surveillance et la correction du Bts se plaignaient déjà du flou orchestré autour du paiement des frais de correction de cet examen. Appelé à se présenter dans les plus brefs délais dans les services du secrétaire général dudit ministère pour " affaire urgente le concernant ", à travers un communiqué rendu public le vendredi 06 juillet, Norbert Ndong est resté introuvable. Ses téléphones ont également été fermés bien que, de temps à autre, il les ouvrait pour parler à ses proches.
Il a par la suite été aperçu au campus de l’Université de Douala, puis dans un hôtel au quartier Bonamoussadi dans la même ville. Filé depuis lundi le 9 juillet par des éléments de la gendarmerie, c’est finalement jeudi le 12 juillet dernier qu’il a été arrêté à Douala, puis transféré d’urgence à la direction de la police Judiciaire à Yaoundé.
Source: Quotidien Mutations
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