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"Les Camerounais doivent davantage investir..."
(11/07/2007)
Responsable informatique au Centre national de développement de l’informatique (Cenadi), Samuel Charles Mberecke Seyi insiste sur l’importance des Tic dans le développement durable.
Par Yves Djambong

Au terme d’un forum comme celui-ci, on se rend compte que la définition même des Tic est loin d’être unanime…

Les technologies de l’information et de la communication sont davantage un secteur d’activité. Il y a effectivement une pléthore de définitions des Tic suivant le point de vue d’où on se trouve. L’Union internationale des télécommunications a sa définition des Tic. Moi informaticien, j’ai la mienne. Pour nous, les Tic sont la rencontre harmonieuse et équilibrée entre trois secteurs : l’informatique, les télécommunications et la communication.

L’informatique s’occupe davantage du volet génie logiciel, notamment de la conception des systèmes et des applications informatiques. Ces logiciels font fonctionner les réseaux de télécommunication. S’agissant des télécommunications, on voit les réseaux, tout ce qui a trait au transport de l’information pour la mettre techniquement à la disposition du public. La communication quant à elle s’occupe des contenus des informations diffusées sur le réseau.

Donc, il faut en amont des informaticiens pour concevoir des logiciels, des ingénieurs de télécommunications pour les réseaux et les spécialistes de la communication en aval pour concevoir et diffuser les messages.

Quel peut être la contribution des Tic au développement et à la bonne gouvernance au Cameroun ?

Les Tic sont des techniques, des outils qui visent la diffusion du savoir au plus grand nombre. C’est là leur vocation première. Parce qu’ils véhiculent l’information et la mettent à la portée du plus grand nombre, les Tic participent au recul de l’ignorance et de la pauvreté. Les Tic, sont également un secteur économique à part entière. Derrière les Tic il faut voir un potentiel industriel formidable : fabrication des logiciels, des composantes informatiques, la formation, la recherche, la maintenance, le conseil. On peut créer de la richesse et des emplois sûrs en investissant de façon robuste dans les Tic. Or, créer des richesses et de l’emploi c’est participer au développement.
S’agissant de la gouvernance, les Tic recèlent un fort potentiel en terme de bonnes pratiques. Les Tic, c’est la rationalité, c’est des procédures normalisées, codifiées. Imaginons un système comptable par exemple. Tant que vous pouvez passer vos écritures à la main, vous pouvez modifier là où ça vous arrange. Mais quand le système est conçu avec des paramètres prédéfinis, il devient difficile de s’en affranchir. Cet aspect automatisation des procédures gêne souvent les gestionnaires de crédits, ce d’autant plus que le système est traçable.

On se rend compte que le Cameroun comparativement à certains pays africains a pris du retard. Le gouvernement camerounais ne semble pas accorder toute son importance aux Tic…

Le gouvernement a pris à bras le corps l`informatisation de son système de gestion. Il y a peut-être des pesanteurs qui font qu`on n’avance pas à un rythme soutenu. Prenez le Sigipes, le Système intégré de gestion du personnel de l’Etat et de la solde. Il a été mis en place pour améliorer la qualité de la gestion des ressources humaines de l’Etat. Ce n`est pas le fait d’un gouvernement qui a peur des Tic. Parlant de la gouvernance, des choses sont faites. Dans l’automatisation des procédures de douanes, on est passé du système Pagode à Sydonia. Sydonia est complètement arrimé au standard mondial. Dans le secteur des finances, on a un système intégré de gestion du trésor et du budget de l`Etat. Il y a l`application Elvis qui a des interfaces s’étendant dans les provinces. Vous voyez que de plus en plus on parvient à détecter des cas de fraude et de détournements à la douane ou aux impôts. C’est grâce aux systèmes informatisés qui sont installés.

Il demeure quand même qu`on accuse un retard par rapport à des pays comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire. Qu`est ce qui justifie ce retard notamment dans le domaine des infrastructures ?

Il est vrai qu’au plan des infrastructures de télécommunications, le Cameroun a un retard. Mais celui-ci est dû à certains facteurs plus contraignants que le Sénégal n`a pas connus. S’agissant des infrastructures de télécommunications, vous savez bien que pendant longtemps, Camtel, l’opérateur historique a été interdit d’investissement du fait de sa mise dans le portefeuille des entreprises à privatiser.
Aujourd`hui, un programme d`investissement a été autorisé et on la voit se déployer, notamment dans la fibre optique. Il y a notre relief très inégalement réparti qui grève considérablement les investissements. Et puis l’énergie électrique, très inégalement répartie avec des coupures fréquentes. De plus notre pays sort progressivement d’un ajustement économique. Nos choix de politiques économiques étaient pratiquement dictés de l’extérieur. Les Tic ne faisaient pas partie des priorités des bailleurs de fonds. Notre retard est à bien des égards explicable. Mais on doit espérer qu’avec les fonds engagés de l’initiative Ppte, le gouvernement ne négligera pas le secteur des Tic.

Est-ce que justement l’investissement n’est pas trop cher dans le domaine des Tic pour un pays comme le Cameroun ?

Le problème de coût est un problème relatif. Il est fonction des équipements. Aujourd`hui, il y a une constance : les prix des équipements informatiques chutent de plus en plus. De même que sur le plan de la téléphonie, les téléphones que Camtel utilise n’ont pas les mêmes prix que d’autres. L’essentiel me semble ailleurs : c`est par rapport aux objectifs fixés qu`on peut dire si oui ou non investir dans les Tic est au dessus de notre portée. On investit dans un secteur pour y réaliser des bénéfices. Et je vous le dit, le secteur des Tic a un fort potentiel.



Source: Le Messager


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