Comment avez-vous vécu les événements du 29 juin dernier ?
Nous sommes dans la tristesse, parce que nos populations vivent la mort dans l’âme. Nous semblons être dans un Cameroun à part. A 202 Km de Tibati, la ville la plus proche au Nord, à 192 Km de Ntui, le chef-lieu du département, nous sommes en plein désert, abandonnés à nous mêmes. Quand on regarde la gendarmerie qui n’a que trois éléments, pour une couverture d’au moins 202 Km au Nord, 192 au Sud et 165 Km à l’Ouest et autant à l’Est, nous sommes au cœur du Cameroun, mais abandonnés à nous mêmes. Nous avons, sans cesse, passé des messages, tant par écrit que par contact, mais tous restent lettres mortes. Sommes nous au Cameroun, ou dans un Cameroun à part.
Depuis les événements derniers, avez-vous été au contact des populations, pour avoir une idée de leur état d’esprit ?
La population vit avec un moral trop bas. Dans la torpeur, dans une peur permanente. Personne ne peut aller au champ, à l’eau, à la pêche, c’est la fringale qui s’installe.
Que pensez-vous de la façon dont les médias rendent compte de cet événement ?
Dites à vos confrères que la vraie information c’est à la source. J’ai été surpris hier, [02/07/07, ndlr], en regardant la télévision nationale. On parle de la prison de Yoko, mais sur l’écran on montre la prison de Yaoundé. Où est le rapport entre la prison de Yoko, lieu des événements, et la prison de Yaoundé. Ça c’est de fausses informations. Il fallait venir sur le terrain, pour qu’on juge de la réalité.
Source: Le Messager
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