1- Multiplicité à l’infini des partis, plus de deux cents déjà ! Comme unique preuve de libéralisation de la vie politique.
2- Refus des candidatures indépendantes ; pour mieux imposer les camisoles de force des partis administratifs, presque tous rejetons de l’Unc-Rdpc, grosse machine – à museler, émasculer le peuple – patiemment montée et entretenue par les poulains d’Aujoulat.
3- Inscriptions sournoisement sélectives, discriminatoires ; surtout dans les agglomérations cosmopolites.
4- Poids démographiques inégaux des députés : un pour 25 000 habitants ici, un autre pour 300 000 compatriotes là-bas, oeuvrant dans une même assemblée démocratique.
5- Le vote frauduleux des sous-préfets, préparés de longue main pour exercer comme arbitres joueurs au profit du Parti-Etat.
6- Refus du droit de vote à la diaspora ; en général d’une culture politique éprouvée, donc peu sûre aux yeux des manipulateurs officiels. Leur intégration apporterait cependant du tonus à la vie politique nationale ; ce qui n’arrangerait point les intérêts néo-coloniaux.
7- Refus de la double nationalité. Comment peut-on cesser d’être du Berceau des Ancêtres, sans avoir trahi qui que ce soit ? On s’est seulement donné un moyen privilégié de mieux le servir. Et voilà qu’on s’est mis à dos les maîtres de l’obscurantisme : un compatriote éclairé cesse d’être sujet, devient facilement éveilleur de consciences. Au moindre prétexte il est botté hors du champ politique national.
8 La persistance du contentieux colonial jamais vidé, qui demeure une sorte d’énorme kyste paralysant dans toutes les composantes de la vie nationale. Il y a comme une volonté sourde, obstinée de maintenir hors-jeu l’Upc ; depuis 52 ans. Ce qui prive notre champ politique d’un parti progressiste d’envergure réellement nationale. Le sigle, on joue avec. Impudemment ; au point d’en faire la marque déposée d’une firme commerciale.
La démocratie au Cameroun ? Un éternel balbutiement volontaire, on dirait pour tourner à jamais en dérision le long martyre d’un peuple qui très tôt s’est courageusement mis debout, avec l’Algérie des années de braises, sur la voie historique de la dignité africaine.
Source: Le Messager
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