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Braquages et agressions dans les cités U
(13/05/2004)
Braquages, agressions et trafics divers s'opèrent de jour comme de nuit dans les cités universitaires...
Par Sorèle Guebediang

Les mini cités Gorbatchev, Sugard land, Trinity, Santa Barbara, La Mirage ou encore Stella viennent d'être l'objet d'une série d'agressions et de vols.

Armés de machettes, couteaux, et même d'armes à feu, des groupes de jeunes gens ont, à plusieurs reprises, pillé et saccagé les chambres d'étudiants. Ils s'annoncent avec violence en défonçant les portes à coups de pied. Sur quelques-unes, de la mini-cité Gorbatchev des traces de boue sont encore perceptibles. Dans la même mini-cités,on voit aussi des portes fendillées et des lézardes sur les murs, synonymes de brutalité! A leur passage, les braqueurs raflent les téléviseurs, les téléphones portables, l'argent et même les ordinateurs, sous le regard impuissant des occupants des chambres visitées à qui ils profèrent des menaces de mort.

" La méthode repose sur le porte à porte. En une nuit, six à dix chambres d'une cité peuvent être passées au peigne fin par les bandits", explique, le visage pâle une des victimes étudiante en maîtrise de la filière Mathématiques à l'université de Yaoundé I. Il est encore tout effrayé par le théâtre vécu à la fin du mois d'avril dernier à la mini-cité Gorbatchev. "Nous vivons constamment dans la frayeur ", précise-t-il la voix tremblotante. Et Jacques, lui aussi étudiant et habitant de la mini-cité voisine de renchérir : " L'on ne braque pas que dans la nuit. Il y a des passages que l'on n'emprunte plus à partir de 18h en raison des multiples agressions et de nombreux viols liés à l'absence de l'électricité dans ce secteur communément appelé Calcio, qui n'est autre que l'un des stades de l'université. Situé derrière le restaurant numéro II. Une zone complètement enfouie dans la broussaille et qui abrite des bandits armés qui terrorisent étudiants et simples passants.

Autre mini-cité, autre forme d'insécurité. A la cité Mirage, les cop's, comme on nomme les étudiants, sont plutôt confrontés au vol des chaussures, vêtements et autre gadgets laissés parfois dehors. Pour Alex, résident de cette même mini-cité "il est déconseillé de laisser traîner même les simples babouches devant la porte. Parfois, il faut jouer au gardien après une lessive car il suffit de quelques minutes d'inattention pour qu'on vous dépouille de tout le linge étalé". Concernant ces vols, les soupçons sont orientés vers certains étudiants démunis parce que dit-il, " c'est le voisin qui connaît mieux ce que possède l'autre dans son nid. Il est clair que le voleur ne vient pas très souvent de loin. C'est toujours plus ou moins une connaissance". Dans cet ordre d'idées, Paul raconte que son voisin s'est vu déposséder de ses travaux de recherche. " La scène s'est passée, il y a de cela deux semaines, dans la même mini-cité. Hervé, étudiant en cycle de doctorat, est rentré un soir très épuisé. Il s'assoupit à 20h, pendant quelques heures laissant sa porte légèrement ouverte. Emporté par le sommeil, il s'est réveillé à 23h et a constaté avec amertume que son camescope, ses disquettes et son ordinateur portable à l'intérieur desquels se trouvaient le fruit de ses recherches ont disparu. Une partie de son savoir lui a été volée en un tour de main", relate-t-il, troublé. L'insécurité, les trafics divers, y compris la drogue selon certaines sources, font rage à Bonamoussadi. Et ce n'est pas le poste de police quasi vide mis en place il y a plus d'un an par le Délégué général à la sûreté nationale (Dgsn) , Pierre Minlo Medjo, qui peut dissiper la terreur.




Police

"Les secours ne viennent jamais à temps. On a cru nous aider en créant ce poste de police. Mais, les policiers sont défaillants". C'est en ces termes que répond Félix, étudiant en philosophie, à la question de savoir s'ils ne recourent pas à ce poste lors des attaques dont ils sont l'objet. Et Innocent, son voisin, d'ajouter: " On les retrouve parfois dans les chambres de certaines étudiantes qui sont prêtes à tout pour un bout de pain pendant les périodes difficiles " A écouter des témoignages comme celui-là, l'on constate que le cadre de travail de la force publique placée dans ces lieux ne répond pas aux exigences de la sécurité. Un tour effectué à ce poste de police permet de constater qu'il inspire tout sauf la sécurité. Pourtant à l'aide de la craie, sur les portes métaliques de couleur orange, l'on a pris soin d'écrire un numéro de téléphone que les étudiants peuvent composer en cas de danger. Il s'agit du 222 01 88. A l'intérieur de cette petite pièce, aucun poste de téléphone n'est visible, seuls deux policiers sont assis à ne rien faire. Ils n'ont même pas d'armes. Deux tabourets et un long banc leur tiennent compagnie. Une certaine fatigue se lit sur leur visage.

Manifestement, il s'ennuient. A la question de savoir s'ils peuvent intervenir en cas de sollicitation, l'un d'eux, Essama Ndzanga, la cinquantaine environ, répond : "Nous n'avons rien à vous dire. Allez prendre l'autorisation auprès du délégué général à la sûreté nationale". Assisté par son collègue, tous deux observent le mutisme. Cette attitude pour le moins révoltante fait dire aux étudiants qu'ils sont de connivence avec les agresseurs. "On a l'impression qu'ils s'entretiennent avec les bandits. Ils semblent tellement bêtes qu'ils ne savent pas repérer les fausses alertes. Même les simples bagarres ne suscitent pas leur intervention", affirme Béatrice, étudiante en histoire. Certes, il ne faut pas demander l'impossible à deux hommes aux mains nues chargés d'assurer la sécurité de 30000 autres. "Au lieu d'un poste de police dans ce versant de Ngoa Ekellé, c'est plutôt un commissariat qu'il faut créer.

Face à ces policiers amorphes, les étudiants sont les seuls à payer les pots cassés. A ces vols successifs viennent se greffer la psychose d'être constamment agressé ou braqué. Sur l'éventualité de la mise sur pied d'un comité d'auto défense, il ressort que les moeurs ont évolué, et que la solidarité d'antan a cédé le pas à l'égoïsme. Les étudiants d'aujourd'hui évoluent en rangs dispersés. La justice populaire quant à elle n'a plus d'effets positifs parce que " ce sont les innocents qu'on tue le plus souvent, le vrai bandit se faisant plus malin", conclut un étudiant. Certains de leurs camarades, pour pallier cette insécuritédes contre-bas de Ngoa-Ekelle remplacent tout simplement les portes en bois de leur chambre par des plaques métalliques dont le prix varie entre 15 à 20000f cfa. Entre ces mille astuces, Bonamoussadi, ce Texas reste le cauchemar des cop's.




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