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La polémique enfle sur les irrégularités
(26/06/2007)
Des irrégularités évidentes semblent alimenter de vives polémiques concernant les prochaines élections.
Par Roland Tsapi

Le sous-préfet de Garoua, Midjiyawa Bakari, assure également l’intérim dans les arrondissements de Garoua II, Garoua III et Mayo Hourna. Il vient de publier la liste des bureaux de vote dans ces différentes circonscriptions électorales. A la lecture de cette liste, le mandataire de la liste de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) dans la commune de Garoua II, Ibrahima Barkindo, décèle un grand nombre “ de bureaux de vote fictifs. ”

“ Tout bureau de vote doit se situer dans un lieu public ou ouvert au public ”, stipule l’article 96 (1) de la loi n°91-20 du 16 décembre 1991 fixant les conditions d’élection des députés à l’Assemblée nationale, modifiée et complétée par la loi n°97-13 du 19 mars 1997 et par celle n°2006/009 du 29 décembre 2006. Mais, la liste mentionnée supra présente quinze (15) bureaux identifiés dans les lieux non accessibles au public.

Il s’agit de quatre (4) bureaux de vote au 313e Bataillon, deux (2) dans la prison centrale de Garoua, deux (2) à la Base aérienne, trois (3) à la gendarmerie nationale et quatre (4) au service provincial de la sûreté nationale.

En plus de ces bureaux, dix-huit autres ont été identifiés, localisés dans les “ domiciles privés ”, selon Ibrahima Barkindo, par ailleurs coordonnateur régional Undp pour la province du Nord. Ces bureaux sont situés notamment dans les Saré Lawane et Ardo, à Malape, à la résidence du secrétaire général de la commune rurale de Garoua, chez les chefs des villages Djaourou Tobi, Djaouro Sadou, Djaouro Boubakari, Outchouga Djaouro Ousmaila, et Djaouro Yaya ; chez Lawane Bindoho (deux bureaux), au domicile Yerima Sehou (deux bureaux), au domicile Djaouro Kondandi (deux bureaux) et au domicile Djaouro Mano.

Electeurs fictifs

L’alinéa 2 de l’article cité plus haut stipule qu’ “ il est créé un bureau de vote pour cinq cent (500) électeurs au plus. ” En s’en tenant à cette disposition, on peut penser que cinq cent une (501) personnes au moins et mille (1000) au plus, vont voter à la prison centrale de Garoua, où deux (2) bureaux de vote ont été ouverts. Ces bureaux de vote sont réservés au personnel de la maison d’arrêt, les détenus (étant déchus de leurs droits civiques) ne peuvent voter. Ce qui suppose que le personnel seul de cette maison d’arrêt avoisine le chiffre de mille (1000) selon le découpage.

Hypothèse qui tranche net avec le discours officiel, dans lequel est sans cesse relevé le manque de personnel dans l’administration pénitentiaire.
De même, les bureaux de vote logés dans les chefferies sont une entrave à la démocratie. Par essence, on n’accède pas dans les chefferies traditionnelles comme dans la cour du roi Pétaud. On pourrait donc revivre les scènes connues dans le passé. A Bafoussam, lors des municipales de 2002, le chef Bafoussam a tout simplement pris l’urne et s’est enfui dans la forêt sacrée, où personne ne pouvait le suivre.

Titi Nwel, relevait aussi lors d’un séminaire la semaine dernière à Yaoundé, le cas du Lamido de Tignère qui était installé dans l’isoloir, pendant l’élection présidentielle de 2004, alors que son fils était le président du bureau de vote en question.

Le coordonnateur de l’Undp a attiré l’attention du sous-préfet de Garoua sur cette situation, par une lettre datée du 08 juin 2007. En réponse, le 20 juin 2007, Midjiyawa Bakari a eu “ l’honneur ” de porter à sa connaissance que “ les localisations des bureaux de vote sont fixées dans les lieux publics bien connus notamment dans les écoles publiques de chaque quartier de leur ressort territorial respectif. ” Déduction, le domicile du Sg de la commune rurale de Garoua et les chefferies, pour ne citer que ces quelques exemples, sont “ des lieux publics bien connus.”

Douala, Buea, etc.

Les cas relevés à Garoua ne sont pas isolés. Lors d’une tournée de l’Onel à Douala, le coordonnateur du Mouvement progressiste (Mp) Jean Jacques Ekindi relevait une irrégularité à Bonanjo, quartier administratif : “ Bonanjo n’est pas un quartier résidentiel. D’où vient-il qu’il y ait vingt (20) bureaux de vote au Lycée Joss, situé en plein cœur de Bonanjo ?” Vingt bureaux de vote, cela suppose qu’il y ait au minimum dix mille (10 000) électeurs.

Le préfet, mis au courant de la situation, avait promis de donner des instructions dans le sens de trouver une solution au problème. Dans tout le pays, les récriminations des hommes politiques tournent en ce moment autour des bureaux de vote irréguliers. La notion de “lieu public” est souvent sujette à controverse, interprétée souverainement par l’administrateur civil qui décide en dernier ressort.

Prince Mbain Henry, secrétaire à l’organisation du Sdf à Buea, relevait aussi il y a quelques semaines, au cours d’une tournée de l’Onel, l’existence des bureaux fictifs. “ Pour le cas de Nanga, on avait au cours des précédentes élections un seul bureau de vote. Actuellement, ce bureau est divisé en deux, alors que le nombre de personnes inscrites officiellement reste le même. La même situation a été décriée pour Sopolikoko et Sopouteke. ”

Dans l’ensemble, en épluchant toute la liste des bureaux de vote sur le plan national, il est certain qu’on trouvera à redire. Déjà, le Minatd a annoncé l’acquisition de vingt-sept mille (27 000) nouvelles urnes transparentes, pour ajouter aux vingt-quatre mille (24 000) déjà existantes. Le nombre de bureaux de vote aurait-il doublé ? Voire.



Source: Le Messager


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