Le Comité monétaire national a esquissé un hit-parade dans son dernier rapport.
Une fois de plus, et ce malgré la surliquidité observée dans les banques du Cameroun [au 31 décembre 2006, 513 milliards Fcfa y étaient bloqués à ne rien faire] depuis l’année dernière, le volume des crédits accordés aux entreprises par les institution bancaires au cours du premier trimestre 2007 est en légère régression. Selon le dernier rapport du "Comité monétaire et financier national de la République du Cameroun", dont les assises se sont tenues le 4 juin dernier à Yaoundé, les crédits à la clientèle des banques sont passés de 964,8 milliards Fcfa à 953,6 milliards Fcfa entre janvier et mars 2007. Soit une baisse, en valeur absolue, de 11,2 milliards Fcfa et 1,2% en valeur relative.
Cette baisse est imputable à des institutions bancaires telles que Ecobank, qui a réduit son volume de crédits à la clientèle (72% aux entreprises privées contre 11,2% à des particuliers) de 7,9 milliards Fcfa, passant de 58,7 à 50,8 milliards Fcfa entre janvier et mars derniers. En terme de baisse du volume de crédits, Ecobank est suivi de la Société générale de banques au Cameroun (Sgbc), dont les crédits accordés à la clientèle au cours du premier trimestre 2007 ont connu une baisse de 5,8 milliards Fcfa, passant de 223,5 milliards Fcfa au 31 janvier à 217,7 milliards Fcfa au 31 mars dernier.
Dans ce hit-parade des institutions bancaires réticentes à accorder les crédits aux entreprises, la Sgbc est talonnée de près par la Standard Chartered Bank, qui n’a accordé que 55,9 milliards Fcfa de crédits en mars dernier, contre 60,6 milliards Fcfa au mois de janvier. Soit une baisse de 4,7 milliards Fcfa. Ce regain de la réticence à octroyer les crédits aux entrepreneurs a également été observé à Afriland First Bank, avec une diminution de 3,7 milliards Fcfa entre janvier et mars derniers. Il en va de même pour Citi Bank, avec une réduction du volume des crédits de 2 milliards Fcfa au cours du premier trimestre 2007. Autant de mauvais exemples dans la contribution au financement de l’économie camerounaise, que n’ont pas copié la Bicec, la Scb-Crédit agricole et des banques à capitaux majoritairement camerounais tels que Cbc et Amity Bank.
Satisfaction
En effet, ces deux institutions bancaires sont, selon le Comité monétaire national, celles qui ont le plus accédé aux demandes de crédit des entreprises privées, pour la plupart, et des particuliers. Ainsi, la Bicec, au cours du premier trimestre 2007, a augmenté son volume de crédits de 5,3 milliards Fcfa, passant de 195,2 à 200,5 milliards Fcfa entre janvier et mars derniers. Pour la même période, les crédits octroyés par la Scb-Crédit agricole se sont accrus de 4,2 milliards Fcfa. Idem pour la Cbc et Amity Bank, qui ont augmenté leur participation au financement de l’économie respectivement de 1,9 et 1,2 milliards Fcfa.
Il en va de même pour Union Bank, dont la masse de crédits accordés entre janvier et mars 2007 a été relevée de 300 millions Fcfa. Ce, malgré les failles observées dans la gestion des cette institution bancaire, qui, au même titre que Amity Bank, fonctionne depuis un mois sous l’assistance de la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac).
Lequel organisme y a nommé des espèces d’administrateurs provisoires ayant pour unique objectif de conduire la recapitalisation des deux banques.
L’autre motif de satisfaction relevé par le dernier rapport du Comité monétaire et financier national est l’augmentation des crédits à moyen et à long terme, qui sont, selon les économistes, les plus adaptés au développement des entreprises et au financement de l’économie, en général. Si les crédits à moyen terme n’ont connu qu’une infime augmentation de 0,7%, les crédits à long terme ont, eux, connu un accroissement substantiel de 25,9%. A ce poste, l’on est passé de 13,4 à 16,9 milliards Fcfa entre janvier et mars derniers. Soit une hausse de 3,5 milliards Fcfa à mettre à l’actif d’une seule banque : Afriland First Bank.
Source: CameroonLink
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