Quand ils arrivent sur les lieux, une terrible découverte les cloue sur place.
Déjà, de graves blessures sur son corps démontrent l’intensité de cet acte criminel. Il a fallu que quelques personnes arrachent l’ " arme " des mains de la femme pour qu’elle mette un terme à cet acte de barbarie.
D’après les témoignages, Patrick Edika, 13 ans, vit chez son grand-père depuis maintenant trois ans. Sa maman, décédée il y a trois ans, l’avait confié à son père, Beaujannot Elimbi, 51 ans. Mais la nourrice de Patrick, c’est-à-dire la femme de son grand-père, Ngo Batoum, qui est de surcroît enseignante, ne supporte pas la présence de cet enfant chez elle.
D’ailleurs, elle était constamment à couteaux tirés avec la maman de Patrick de son vivant. Ce samedi après-midi donc, elle envoie Patrick puiser de l’eau dans un forage au quartier. Têtu comme une mule, comme elle l’affirme, le jeune garçon ne se dépêche pas pour rentrer.
Après deux heures d’attente, elle dépêche une de ses trois filles pour récupérer son seau d’eau, non sans envoyer un message à Patrick : elle ne souhaite pas qu’il revienne chez elle. Croyant à une blague, Patrick revient tout confiant au domicile de son grand-père. C’est alors que dame Ngo Batoum lui demande de se déshabiller.
A l’aide d’une branche, elle le roue de coups. Elle ordonne à ses propres enfants de brancher le fer et de bien tenir le garnement. Trop c’est trop, il faut que cet enfant soit marqué à vie à cause de son entêtement, dira-t-elle plus tard.
Après la punition ou plutôt le supplice, l’enfant a de terribles blessures sur les jambes. Sa nourrice ne daigne pas le conduire à l’hôpital. C’est l’arrière-grand-mère de Patrick, alertée par quelques âmes sensibles, qui le transporte, gémissant de douleurs, à l’hôpital Laquintinie. Mais les soins la-bas se révèlent coûteux pour cette pauvre femme. Le corps de l’arrière petit-fils est en train de gonfler dangereusement. La vieille dame l’amène plutôt chez son neveu, infirmier-chef dans un hôpital à Edéa.
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