Soixante ans après la fin de la 2ème Guerre mondiale, quelque part en Alsace dans l’Est de la France, un ancien combattant africain se rend dans un cimetière local. Ses camarades (plusieurs milliers), Français et Africains morts sur les champs de batailles contre l’armée allemande hitlérienne, y sont enterrés. L’ancien combattant, qui croupit sous le poids de l’âge, est venu se recueillir sur les tombes de ses camarades morts pour la France.
L’homme vit dans une modeste chambre, presque dans le dénuement total. Le salaire des anciens combattants africains qui se sont sacrifiés “ gracieusement ” pour la mère patrie, la France ? Voilà la triste réalité racontée par le film “ Indigènes ” du franco algérien Rachid Bouchared. Des images de combats rudes. Les combattants indigènes seront mis en avant des lignes, face à l’ennemi de la vallée du Rhône en Alsace. “ Les indigènes ” vont périr, alors que les Français resteront à chaque fois en retrait… En spectateurs.
Le réalisateur montre comment la mobilisation en Algérie pour la libération de la France a été généreuse et émouvante. Spontanément, des êtres humains aux grands cœurs se sont levés, et ont pris la route pour aller libérer la France, en faisant la guerre aux Allemands. Finalement incorporés dans l’armée française, les volontaires africains vont vivre non seulement la dureté des combats, mais aussi la discrimination dans les rangs. Les quatre principaux acteurs de ce film restituent de manière saisissante la trame de cette réalisation.
La démarche du réalisateur est linéaire et idéologique, au vu de son scénario. On comprend ses intentions de stigmatiser l’ingratitude de la France. Ce pays, après 60 ans de générosité patriotique de ses anciennes colonies, est incapable de leur renvoyer la balle. C’est à ce niveau que se situe l’un des grands mérites du film de Rachid Bouchared.
Pour la petite histoire, l’ex-président de la France, Jacques Chirac après l’avoir regardé, a manifesté une reconnaissance (tardive ?) de l’apport des anciens combattants à la libération de la France lors de la deuxième Guerre mondiale. Le prédécesseur de Nicolas Sarkosy avait déjà donné des instructions – plusieurs mois auparavant- pour la revalorisation des pensions des anciens combattants africains. Pour les mettre au même niveau de rémunération que leurs camarades de l’Hexagone.
Sur le plan technique, le film charrie la conjugaison des moyens adéquats. On croit voir un film de guerre américain. Avec tout ce qu’il y a comme effets spéciaux adaptés, cadrages adéquats et plans impressionnants. La qualité de la direction des acteurs est aussi appréciable. Le célèbre comédien franco algérien Jamel Debbouze est l’un des acteurs de Indigènes. C’est sans surprise que le réalisateur a fait le tour des grands festivals de renom.
Source: Le Messager
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