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C’est cet objet hautement stratégique, qui va être examiné à partir de ce matin, qui donnera des informations plus précises sur les circonstances du crash, ses origines plus ou moins lointaines et les dernières conversations entre le commandant de bord et les éléments de la tour de contrôle.
Il faudra également attendre l’arrivée des équipes spécialisées américaines ce matin, pour procéder à l’identification de la vingtaine de corps déjà récupérés dans la mangrove de Mbanga Mpongo.
Les fouilles entreprises dès dimanche nuit par les militaires, les gendarmes, les policiers, les sapeurs pompiers, la croix rouge et les populations, ont permis jusqu’ici de récupérer moins de trente corps, sur les 114 passagers à bord du vol 507 de la compagnie Kenya Airways, qui a décollé de l’aéroport international de Douala samedi matin à 00 h 07 min.
Les secours organisés par les pouvoirs publics camerounais, assistés désormais d’une équipe d’appui venue du Kenya et composée de 26 membres toutes compétences confondues, se passent de façon spectaculaire. La route qui mène à Mbanga Mpongo, village situé à une vingtaine de kilomètres seulement de l’aéroport d’où a décollé l’avion de la mort, a été pris en otage par les forces de sécurité.
Plus d’une centaine d’éléments des forces combinées de défense et de sécurité, filtrent l’entrée de la zone du sinistre. Pour illustrer leur autorité, les militaires et les gendarmes ont interdit l’accès à certains agents de l’Asecna.
Morgue
A l’hôpital Laquintinie, hier matin, les membres des familles des occupants du Boeing 737-800 de Kenya Airways, se sont positionnés de façon à ne rien manquer, au moment où les premiers corps arriveraient à la morgue de cet établissement hospitalier. Devant le service des urgences, une jeune dame, présentée comme étant l’épouse d’un passager disparu, s’est offerte en spectacle, tenue par une brochette de quelques autres personnes accourues à son chevet pour conjurer la dépression.
Tout à côté, hommes et femmes anonymes, mais ayant à coup sûr une ou plusieurs relations impliquées dans le crash, essayaient d’étouffer la douleur. Par contre, les pleurs intermittents venaient rompre brusquement la force stoïque et le courage de tout ce beau monde. Le verbe n’était pourtant pas tendre à l’encontre des autorités camerounaises, qui ont laissé passer près de deux jours, sans proposer de solutions techniques efficaces à l’attente des familles. Kenya Airways essuyait au même titre les critiques.
Pour canaliser les rancoeurs et prévenir les dérapages, les forces de police et de gendarmerie ont été positionnées aux abords de l’hôpital Laquintinie. Plus d’une vingtaine d’éléments ont monté la garde tout au long de la journée. En début d’après-midi, le dispositif a été renforcé et les sirènes des ambulances ont commencé à retentir. A ce moment, les premiers corps ont été convoyés sous haute surveillance. Les personnes ayant eu accès à l’intérieur de la morgue ont décrit des corps qui étaient en fait des restes humains.
D’ailleurs, si l’avion a été réduit en petites pièces, les corps retrouvés, moins de trente au total, ne pouvaient que l’être davantage. A la tombée de la nuit d’hier, les opérations de fouille ont été suspendues. Elles ne reprendront que ce matin.
Source: Quotidien Mutations
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