L’ambassadeur de France au Cameroun, Georges Serre et le ministre camerounais de l’Economie et des Finances, Polycarpe Abah Abah ont signé, hier à Yaoundé, un accord bilatéral annulant 311 millions d’Euros (204 milliards de francs CFA), au titre des engagements du Cameroun auprès de son partenaire hexagonal, dans le cadre du Club de Paris. Cet acte qui entre dans le prolongement de l’atteinte par le Cameroun du point d’achèvement de l’initiative PPTE se décline en deux axes : la réorganisation de la dette et la consolidation de la dette.
Ce sont ces deux axes qui, selon l’ambassadeur de France au Cameroun, consacrent l’annulation du stock de dettes commerciales dues par le Cameroun avant la date du 1er avril 2006. Plus concrètement, il s’agit de 19 milliards de francs CFA dus à la Banque de France et de 185 milliards d’engagements auprès du COFACE. Selon le ministre de l’Economie et des Finances, ces fonds serviront entre autres, à bâtir et à moderniser les secteurs prioritaires que sont la santé, l’éducation, les infrastructures et le plan national de gouvernance.
Bien au-delà de l’accord d’hier, les deux parties veulent voir en ce nouveau développement de leurs relations bilatérales, la confirmation de la logique d’entraide. Pour Polycarpe Abah Abah, cette relation qui a su, depuis le temps qu’elle dure, " se diversifier, se densifier et surtout s’adapter aux mutations de notre époque ", a permis de nombreuses réalisations au Cameroun.
La construction du barrage hydro-électrique d’Edéa, l’extension du port de Douala, l’électrification de diverses provinces, la construction de l’hôpital de référence de Douala, le programme de densification électrique de Yaoundé, divers prêts d’ajustement structurel et bien d’autres réalisations n’en sont qu’une partie.
Aujourd’hui, si l’on en croit Georges Serre, la vision de l’aide de son pays se veut plus évolutive. Les accords d’hier, viennent par exemple renforcer le Contrat de désendettement et de développement (C2D), signé en juin dernier. Ce premier accord, qui consacre l’annulation à l’horizon 2011 de 352 milliards de francs CFA de la dette camerounaise vis-à-vis de la France, a permis de mettre sur pied une nouvelle approche de l’aide : l’aide budgétaire.
Contrairement à l’aide aux projets jadis en vigueur, cette nouvelle forme permet au pays bénéficiaire d’utiliser ces ressources additionnelles dans l’accomplissement de ses propres projets de développement. Selon Polycarpe Abah Abah, cette nouvelle forme de coopération est une marque de confiance, que le Cameroun compte capitaliser, à travers une utilisation " en toute transparence " des ressources issues de cette annulation de la dette.
D’ailleurs, a-t-il poursuivi, les " mécanismes de programmation, de suivi-évaluation et d’audit que nos deux gouvernements ont conjointement mis en place offrent un cadre idoine d’accompagnement de cet engagement ".
Source: Cameroon Tribune
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