Le premier portant création de nouveaux arrondissements, le second étant relatif à la création de nouvelles communes. Au total 51 unités administratives, et 59 communes.
A lui seul, le département de la Vina se dote de six arrondissements: Mbideng, Mabanga, Dang, la zone d’implantation de l’Université de Ngaoundéré, Nganha, Nyambaka et Martap, la localité qui abrite un important gisement de bauxite qui aguicherait des investisseurs américains. Dans le Centre, outre Kiiki, entrée dans l’actualité à la suite du décès de Justin Ndioro, Nkolbison, dans la banlieue de Yaoundé, est érigé en chef-lieu de l’arrondissement de Yaoundé VIIè.
Selon un analyste, des considérations à la fois administratives et sociologiques imposaient l’éclatement de Yaoundé II, dont est issu le nouvel arrondissement, le septième de la capitale. Yaoundé II se caractérisait par sa vaste étendue. De plus, les autochtones de Oyom-Abang, Etetak, Abobo… et les environs, confinés pour l’essentiel dans la zone périurbaine, attendaient impatiemment l’éclatement de cette unité, l’une des plus cosmopolites de la capitale, afin de bénéficier du poids du nombre lors de divers marchandages politiques.
L’Extrême-nord aura trois nouvelles entités administratives, l’Est trois, le Nord-ouest quatre, le Nord quatre, le Sud-Ouest six. Le Littoral se taille la part du lion, avec huit arrondissements. Autant que le Sud, paradoxalement l’une des provinces les moins peuplées du pays. Ce qui soulève la question des critères de création de ces nouvelles unités administratives. A quelle logique obéit ce fractionnement? A lui seul, l’argument démographique ne semble pas avoir peser lourd dans la décision. Pour prendre un cas, Douala, notoirement plus peuplé et plus étendu que Yaoundé, compte six arrondissements, contre désormais sept pour la capitale.
Dans la Mifi, c’est le statu quo ante à Bafoussam. Ou presque. En attendant l’érection prochaine de Bafoussam en commune urbaine d’arrondissement, les anciennes unités communales ont été débaptisés. Les ex arrondissements de Bafoussam, Baleng et Bamougoum deviennent respectivement Bafoussam Ier, Bafoussam IIè et Bafoussam IIIè. Les élections municipales et législatives, annoncées pour le 22 juillet, ne sont pas étrangères à la création des nouvelles unités administratives et des nouvelles communes.
Le scénario s’est produit à la veille du scrutin municipal de 1995. Sans doute motivés par le souci de "rapprocher l’administration des administrés", une formule chère aux gouverneurs, préfets, sous-préfets et chefs de district, les décrets du chef de l’Etat ne sont donc pas dénués d’arrière-pensées politiciennes. Il s’agit de fournir aux militants du Rdpc, un argument de campagne.
Comme cela se produit assez souvent lors des campagnes électorales au Cameroun, les émissaires du parti au pouvoir vont réclamer aux populations, un retour d’ascenseur en faveur du signataire des décrets du 23 avril dernier. Emietter le pays est une chose, l’équiper en infrastructures viables et déployer les services administratifs partout est une autre. Le budget 2007, en cours d’exécution, ne pouvant supporter de lourdes dépenses inopinées, tout laisse penser que ces nouvelles unités administratives peineront à se mettre en place cette année. "Tout ira progressivement", se contente d’affirmer un responsable du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Quid des communes nouvellement créées?
Source: Quotidien Mutations
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