Ce document, qui vient d’être rendu public fait des projections sur les performances économiques des six pays de la Cemac (le Cameroun, la Guinée Equatoriale, le Gabon, le Congo Brazzaville, le Tchad et la République centrafricaine) au cours de cette année 2007. Selon les conclusions de ces travaux qui ont été réalisés entre le 28 novembre 2006 et le 24 février 2007, le Cameroun connaîtra une "croissance réelle de 4,1%", contre 3,5% en 2006. Soit une très légère progression de 0,6% par rapport à l’année dernière.
Cette prévision de la Beac rejoint d’ailleurs celle faite par le ministre camerounais de l’économie et des Finances, au cours de la réunion des services centraux et extérieurs de ce département ministériel tenue du 17 au 19 janvier 2007 à Yaoundé. Conclusion : l’année 2007 ne sera pas une année faste pour l’économie camerounaise, malgré les nombreuses remises de dettes (déjà environ 1750 milliards Fcfa C2d compris) obtenues après le point d’achèvement. Lesquels revenus, projette la Beac, "devraient stimuler les activités dans les industries manufacturière, les bâtiments, les travaux publics et les services".
Mais, cette embellie dans les secteurs ci-dessus indiqués dépendront étroitement, prévient la Beac, "de la mise en œuvre de mesures adéquates pour accroître la capacité d’absorption [des ressources Ppte] par l’Etat et [du renforcement] de la bonne gouvernance, de manière à accélérer l’utilisation des ressources disponibles tout en améliorant la qualité des dépenses publiques".
A côté de cette faible croissance, l’inflation sera contenue au Cameroun à 3%. Une nouvelle un peu rassurante pour le Cameroun (à condition que l’on n’assiste pas à de nouvelles augmentations des prix du carburant à la pompe, comme ce fut le cas l’année dernière), dans la mesure où au terme du conseil d’administration de la Beac du 26 novembre 2006 à Yaoundé, le gouverneur de la Banque centrale, Jean-Felix Mamalepot, s’inquiétait du niveau de cet indicateur économique, qui "s’annonçait de manière inquiétante dans la région Cemac en 2007". Pour preuve, selon les prévisions de la Beac, dans tous les autres pays de la Cemac, l’inflation se stabilisera cette année à 4%, soit 1% de plus qu’au Cameroun.
Par ailleurs, en 2007, les hommes d’affaires camerounais devront se contenter d’une progression de 6,8% seulement des crédits à l’économie. En effet, alors que les opérateurs économiques se plaignent de l’accès difficile au crédit pour financer le développement des entreprises, une table ronde organisée à Douala le 14 décembre 2006 par le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam) avait révélé que 513 milliards Fcfa dormaient dans les banques camerounaises à ne rien faire.
Si l’on s’en tient au taux de progression projetée par la Beac, il est loisible de dire que la surliquidité des banques sera encore une réalité camerounaise tout au long de cette année 2007. Au regard des statistiques de la Beac, le Cameroun sera d’ailleurs le pays qui enregistrera la progression la plus faible dans le domaine des crédits à l’économie, dans la mesure ou celui-ci se situera à 16,8% en République centrafricaine, 18% au Congo Brazzaville, 13% au Gabon, 8,2% en Guine Equatoriale et 8,4% au Tchad. Contre 6,8% pour le Cameroun.
Source: Quotidien Mutations
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