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Financement: Paul Biya et l'argent du RDPC
(26/03/2007)
Prenant acte de ce que les caisses de son parti sont vides, Paul Biya fait appel à ceux dont la fonction peut être source de rente et d’enrichissement, pour mener les opérations de renouvellement des bureaux des organes de base de son parti.
Par La Nouvelle Expression

... de renouvellement des bureaux des organes de base de son parti. Tout le contraire de ce qu’énonce son discours.

“Vous éliminerez également toutes les formes de trafic d’influence et d’envahissement de l’argent qui sont incompatibles avec nos préoccupations, plus que jamais actuelles, de moralisation des mœurs et des comportements ”. Voilà les dernières consignes de Paul Biya à ses troupes, à la veille du renouvellement des bureaux des organes de base. Ces consignes contenues dans la circulaire du président, national du Rdpc, fixant les orientations et articulations du renouvellement des organes de base du Rdpc, semblent pourtant relever de la pure incantation, à force de rester constant dans un discours qu’il est pourtant le dernier à mettre en pratique.

La sélection des responsables des équipes de renouvellement des organes de base, comme d’habitude, montre à suffisance que le président national du Rdpc ne souhaite pas que son parti étale son indigence (les caisses du Rdpc sont vides. Ainsi, le président a misé sur les hommes qui sont en mesure par leurs propres moyens, leur position sociale ou la rente facile que procure leurs fonctions, de donner un certain éclat au déploiement du Rdpc sur le terrain.

On y retrouve ainsi les directeurs généraux d’entreprises publiques ou encore des détenteurs de portefeuilles ministériels réputés “ juteux ”. Le parti n’ayant pas d’argent, la dernière comptabilité en 1996 avait révélé, parole du trésorier du parti l’époque, que le parti disposant de l’impressionnant patrimoine financier de 30 000 F Cfa.

De fait, le président national du Rdpc sait qu’il peut difficilement compter sur les finances du parti. “ Pour être en mesure de jouer pleinement son rôle, notre parti devra s’appliquer à régler le problème de ses finances qui reposent seulement pour le moment sur la part de financement public et sur les contributions des députés retenues à la source, déplorait-il récemment. Il devra être rappelé aux élites quels sont leurs devoirs en la matière. Le reversement des cotisations aux organes de base devra aussi être mieux assuré ”.

Aussi se rabat-il, en attendant, sur la capacité financière des membres influents du parti, qui n’ignorent pas que cette descente sur le terrain est un moyen de montrer sa fidélité au président pour rester aux affaires et se rembourser ce que l’on a gaspillé pour le parti. Difficile, lorsque le moyens du parti ne peuvent pas être à la hauteur de ses ambitions, d’éviter que les hommes, qui savent que la moindre fonction au sein du Rdpc est un passe droit efficace, ne viennent faire “ l’étalage de la richesse et de la suffisance, la bombance ou la gaspillage ”.

Cette sélection par la fortune des équipes devant conduire le renouvellement des organes de base tend d’ailleurs à confirmer une tendance qui veut que le parti présidentiel se comporte en véritable parti Etat.

Parti Etat

Difficile, en effet, de faire mieux que le régime de Paul Biya lorsqu’il faut confondre les moyens de l’Etat et ceux du parti. Son prédécesseur pouvait avoir le prétexte du parti unique (Parti-Etat) pour “ justifier ” la confusion des moyens. Mais, dans un système de multipartisme, même si le Rdpc reste ultra dominant, il est malséant d’afficher ainsi, sans aucun souci de sauver les apparences, la haute main du Rdpc sur les hommes et les biens de l‘Etat. Pourtant, le Rdpc ne se prive pas d’user et d’abuser indûment des moyens de l’Etat.

On voit ainsi toute l’administration se tarir de ses hommes, tous partis en campagne pour “ le renouvellement ”, avec les véhicules de l’Etat et des entreprises publiques. Le carburant, billet d’avion, et autres moyens logistiques sont payés par le contribuable. Plus grave, ces hauts responsables de l’administration embarquent tout leur cabinet dans leur randonnée politique au village, mettant tout ce beau monde en mission aux frais de l’Etat.

Paul Biya, le président de la République et président du parti ne peut pas l’ignorer, puisqu’il l’a lui-même constaté lors du dernier congrès extraordinaire de son parti : “ La distinction entre l’administration et le parti n’est pas évidente pour tous. Dois-Je rappeler que nous ne sommes plus à l’ère du parti unique ? ”. Le président de la République, auteur de ces propos, n’est pourtant pas le dernier à se servir des moyens de l’Etat pour faciliter les affaires de son parti. Dernier exemple en date : sur le site Internet de la présidence de la République du Cameroun (www.prc.cm), on peut à loisir consulter les différentes circulaires de Paul Biya, le président national du Rdpc.







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