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Controverse : A propos de l’audience de Mme Le Pen chez Chantal Biya
(19/03/2007)
L’épouse du candidat du Front National à la présidentielle française dit avoir reçu le soutien de la Première Dame du Camenoun pour sa politique.
Par Jean Baptiste Ketchateng

Au matin d’hier dimanche, à 7h, une édition du journal parlé de Rfi a annoncé la nouvelle, portée par Jany Le Pen elle-même : Chantal Biya approuve les idées de Jean-Marie Le Pen, président du Front national ; parti de l’extrême droite française. Revenue d’un séjour camerounais qui s’est déroulé du 10 au 14 mars, l’épouse du candidat à la présidence de la République française était toute heureuse d’annoncer qu’une Africaine, épouse de chef d’Etat de surcroît, soutient le combat de son mari, bien qu’il soit régulièrement accusé de racisme. La politique de Jean-Marie Le Pen peut se résumer en effet à la mise à l’index des émigrés sur la terre de France.

Juste après avoir fait écho aux propos de Mme Le Pen, la radio qui porte la voix du Quai d’Orsay a cependant relevé que Yaoundé a démenti tout soutien au candidat à la succession de Jacques Chirac au palais de l’Elysée. D’ailleurs, à défaut d’une réaction du cabinet civil de la présidence de la République, le ministre de la Communication, a fait tenir une réaction à votre journal. "A aucun moment, lors de [l’entrevue à laquelle] prenaient part plusieurs personnes les sujets d’ordre politique n’ont pas été évoqués".




Sulfureuse

Selon Ebenezer Njoh-Mouelle, l’entretien d’une trentaine de minutes qu’a accordé Chantal Biya à "la présidente d’une association caritative en la personne de Jany Lepen [Sic] " n’était consacré qu’aux activités humanitaires de la visiteuse. "Il est évident que, ni Madame Biya, ni son époux, le président de la République du Cameroun, ne sauraient commenter, encore moins prendre position dans les affaires intérieures d’un pays ami. Tout autre compte-rendu au sujet de cet entretien n’est qu’une regrettable affabulation et vraisemblablement une volonté de manipuler l’opinion", conclut le communiqué du ministre.

Le problème c’est que l’affabulatrice reçue par Mme Biya et son mari s’en vantent. Durant l’émission en ligne France Europe Express de France 3, jeudi dernier, M. Le Pen a déclaré, pour répondre aux accusations de xénophobie portées par l’écrivain camerounais Gaston Kelman, que son épouse a été "chaleureusement" reçue par Mme Biya. Bien plus, dans la réponse du ministre Njoh-Mouelle, les omissions de la qualité de Jany Le Pen, comme celle du " pays ami " évoqué, ainsi que l’absence de détails sur les déclarations manipulatrices qu’auraient pu faire Mme le Pen ou toute autre personne sont de nature à agrandir la confusion dans une situation déjà fort trouble.

Qui étaient les personnes supposées pouvoir témoigner du contenu de la conversation entre Jany Le Pen et Chantal Biya ? Comment une présence aussi remarquable au Cameroun a-t-elle pu échapper aux services de renseignement ? L’ambassade du Cameroun à Paris, si prompte à signaler les arrivées de journalistes et autres enquêteurs à Yaoundé a-t-elle traité le dossier de Mme Le Pen comme celui d’une " amie du Cameroun " ?

Et au cabinet civil de la présidence de la République où l’on est censé s’occuper des affaires privées de M. et Mme Biya, comment a-t-on pu ouvrir les portes à une visiteuse aussi sulfureuse sans crier gare ? Quelque attaché à la présidence de la République peut-il courir le risque (contre une rémunération subséquente ?) de faire perdre le peu de crédit qu’il reste au Cameroun sur la scène internationale, en légitimant la stratégie de banalisation du Front national qui va au-delà du recrutement des membres des communautés noires et maghrébines de France, pour tâter le terrain africain ?

Telles sont les questions que suscite l’affaire de cette visite et du soutien présumé de Chantal Biya à la politique raciste de Jean-Marie Le Pen. En effet, le numéro un du Front national est à 79 ans un politique dont la France, comme le monde, a du mal à tolérer la présence. L’homme a, entre autres sorties, déclaré, sans le renier devant le tollé suscité, que les races sont inégales et que les chambres à gaz de la deuxième guerre mondiale sont un détail de l’histoire…

Source: Quotidien Mutations


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