Après les récentes attaques des coupeurs de route dans la province du Centre, précisément dans la Haute Sanaga et le Mbam et Inoubou, de lourdes sanctions ont été prises par le secrétaire d’Etat à la défense (Sed) contre des responsables de la gendarmerie des postes concernées. Il s’agit notamment des commandants des compagnies de gendarmerie de Bafia. Nanga Eboko, des commandants des brigades de gendarmerie de Makenene, Ndikinemeki, Bafia (brigade territoriale et routière), Mbandjock et Bali dans le Nord-Ouest. Tous sont coupables de “ Complaisance et violation de consignes. ”
Au Sed, la plupart des hauts gradés approchés par Le Messager affirment que les sanctions ainsi prises seront suivies de poursuites judiciaires propres à l’armée. Il y a quelques semaines, des coupeurs de route avaient pris en otage des voyageurs pendant près de 3 heures en pleine nuit tout près de Makenene. Une des victimes à l’aide de son téléphone portable avait réussi à donner l’alerte à la gendarmerie à travers un appel au 113. Immédiatement, les responsables compétents de la gendarmerie nationale avaient tenté de joindre le commandant de compagnie de Bafia et ses principaux collaborateurs. Mais en vain. Pendant toute la nuit, indique-t-on au Sed, leurs téléphones portables respectifs sont restés fermés. Il a fallu qu’une équipe de gendarmes spécialisés dans la lutte contre le grand banditisme parte de Yaoundé pour intervenir, et mettre les brigands hors d’état de nuire. Au Sed, on affirme ainsi que jusqu’au lendemain 10 heures, le commandant de compagnie de Bafia, et ses collaborateurs de Makenene, Ndikimineki et de Bafia Centre n’étaient pas toujours informés de l’action des coupeurs de routes dans leur zone de commandement. “ Une attitude aux conséquences graves ”, lance un colonel collaborateur du Sed.
Laxisme général
Le commandant de compagnie de gendarmerie de Nanga Eboko est coupable de “ complaisance et violation de consignes ”. Les coupeurs de routes ont frappé à deux reprises entre le village Ndjoré et la ville de Mbandjock. Il y a deux semaines alors que venait de s’achever un meeting politique de la ville sucrière, les mêmes brigands ont opéré pratiquement au même endroit. Un colonel rencontré au Sed donne des détails : “ On avait ainsi enregistré une mort d’homme. Les bandits ont frappé à 22h. Le commandant de brigade de Mbandjock qui dormait à 5 kilomètres du lieu d’attaque n’a été informé qu’à 8 heures le lendemain. Le commandant de compagnie basé à Nanga Eboko, lui, a été mis au courant à 11 heures. Plus grave, une fois au courant, ils n’ont pas cru bon d’informer leur hiérarchie directe. ”
Lors de la réunion de crise présidée en début de semaine dernière, les commandants de compagnies accusés ont évoqué le manque de moyens pour lutter contre le grand banditisme dans la région. Une stratégie de défense soutenue d’ailleurs par le gouverneur du Centre Faï Yengo Francis. A ce sujet, un haut gradé du Sed répond. “ On reproche plus à nos collaborateurs la violation des consignes. Même si on n’a pas de moyens, il faut rester vigilants auprès des populations.”
Source : Le Messager
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