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Succession de Biya: Les langues se délient
(06/03/2007)
Mais qui donc succèdera à Paul Biya ? C’est le sujet à la mode à Yaoundé. Les radios à capitaux privés de la capitale, étonnamment plus véhémentes et plus en verve que celles routinières et conformistes de Douala, y reviennent au quotidien.
Par Ambroise Ebonda

Où l’on apprend que la succession pourrait échoir à la G11, entendez, la Génération 2011 ; une coalition qui réunirait des ministres en vue, des directeurs généraux de sociétés d’Etat et des officiers de l’armée. Ces gens à qui la clameur publique prête des fortunes trop rapidement amassées et un goût immodéré du pouvoir, se réuniraient souvent à Yaoundé, pour mieux se préparer à s’emparer des rênes de l’Etat à la fin du second septennat de Paul Biya…en 2011, justement.

Un ami de Yaoundé, assez introduit dans les sphères de l’Etat et qui, par conséquent rencontre les ‘’grands’’ de ce pays, ne croit pas à cette histoire de G11 qui ne serait donc qu’une lubie. A son avis, ceux qui en parlent, mettent ensemble des gens qui, tout en appartenant au même gouvernement ou au même régime, se détestent cordialement au point de se mener au sein de la Biyarie, une sorte de guerre civile psychologique. Difficile, dans ce cas, d’envisager qu’ils puissent aller à la conquête du pouvoir, la main dans la main.

Davantage, mon ami de Yaoundé n’est pas convaincu que le prince qui a l’air bien encore en forme, s’éclipsera dans quatre ans. Tout au contraire, il observe l’agitation actuelle au sein du Rdpc, comme le signe que Paul Biya veut remobiliser son parti, pour gagner et bien gagner les prochaines législatives. Elles seront pour lui, une sorte de premier tour de la future élection présidentielle. Si le Rdpc s’y octroie une majorité qualifiée de deux tiers des députés de la Chambre, le prince n’hésiterait pas à modifier la constitution en 2008 pour en expurger la limitation des mandats présidentiels qui repasseraient alors du septennat au quinquennat.

Dans la foulée, il écourterait son mandat actuel et organiserait une nouvelle élection présidentielle en 2009, pour espérer rester encore à Etoudi jusqu’en …2014. Il aura alors 81 ans. L’âge auquel Abdoulaye Wade vient de se faire réélire à la tête du Sénégal.
Cela me rappelle le conseil que me prodigua un jour, un ancien secrétaire général de la présidence de la République que j’avais, à tort, présenté, comme le dauphin du prince : “ Il ne faut absolument pas se tromper là-dessus ; le dauphin de Biya, c’est Biya ”. Pour autant, je pense qu’il existe bien une génération 2011.

Ce sont ces cadets de la république que le prince appela à ses côtés il y a une décennie et qui sont aujourd’hui ses ministres essentiels et ses principaux collaborateurs. Certains parmi eux ont été si proches du Graal, pour ne pas ambitionner de s’en emparer. D’avoir joué les premiers rôles dans un pouvoir paresseux, leur donne la légitimité de penser devenir le patron d’un pays qui s’accommode d’un tel pouvoir.

Celà étant, si la course à l’après - Biya doit être arbitrée par le peuple, la Génération 2011 part avec de nombreux défauts. Le premier, est qu’elle n’a pas de leader mais de nombreux prétendants qui se voient chacun dans le costume du président.

Plus on se rapprochera de l’échéance, plus les coups bas qu’ils se donnent, gagneront en intensité. J’ai d’ailleurs tendance à penser que les fameuses listes d’homosexuels et de milliardaires, publiées par la presse de Yaoundé, tout comme l’histoire du G11, participent de cette guerre civile psychologique au cœur de la Biyarie. René Philombe le disait si bien : quand les moutons auront disparu, les panthères mangeront les panthères. Les moutons, ici, ce sont les leaders de l’opposition.

Egalement, si la Génération 2011 a la gourmandise du pouvoir d’un Nicolas Sarkozy, par exemple, elle n’en a ni le courage, ni le talent. De ses membres, il n’y en a pas qui soit à la fois visionnaire, compétent, intègre et déterminé. Combien parmi eux, survivraient à une mise à l’écart du système ? Ils sont pratiquement tous à l’image de leur créateur. Ils n’ont pas de capacité autonome de légitimation. Ils sont faits pour hériter du pouvoir et ne sont pas aptes à aller le conquérir dans le cadre d’une élection réellement ouverte et transparente.

Et puis, la Génération 2011, est tout de même aussi celle de l’Opération Epervier. C’est elle qui a érigé l’enrichissement facile sur le dos de l’Etat, en modèle de réussite sociale. Elle n’a pas assez démontré que le pouvoir l’intéresse moins pour ses délices que pour le service de la nation. Elle n’est pas assez crédible pour représenter l’alternative que l’on attend au-delà de la succession ou de l’alternance.


Source: Le Messager


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