Le 16 juin 2006, l’expert a eu du ministère public le mandat d’établir les écarts entre les ventes des immeubles bâtis et non bâtis procédées par Gilles Roger Belinga, d’identifier les immeubles vendus, d’inventorier le type de logements vendus, de procéder à leur expertise. Mais aussi et surtout d’identifier les acquéreurs.
De son travail est ressorti qu’aucune vente n’avait été faite devant notaire et s’était déroulée sans publicité aucune. Interrogé par les avocats de la défense et de l’accusation, M. Takam a dit avoir constaté un écart de deux milliards de Fcfa entre les prix de vente pratiqués par l’ex Dg de la Sic et leur valeur réelle. Pis, l’ingénieur de génie civil a expertisé 64 logements et 32 terrains à Douala et Yaoundé qui ont été cédés par l’équipe de Gilles Roger Belinga en violation de toutes les règles en la matière et notamment sans l’autorisation du conseil d’administration nécessaire pour valider ce type d’opération.
2 milliards
Au fur et à mesure que M. Takam avançait dans son exposé, la salle d’audience du tribunal de grande instance retenait son souffle. Et c’est vrai que l’identité des acquéreurs bien connus comme étant du sérail a fait tressaillir plus d’une personne dans la salle d’audience. Joseph Owona; Martin Aristide Okouda, dame Simo épouse Coron, Gervais Mendo Ze, Gilles Roger Belinga, ont été cités parmi les acquéreurs des immeubles non bâtis sis à Bastos.
Thomas Tobbo Eyoum , le colonel Balla Ondoua, dame Yagawa Vaïssa épouse Louis Paul Motaze, Henri Tchakountio, Philippe Bisseck ,Hans Nyetam ont également été cités comme acquéreurs d’immeubles bâtis du quartier Hippodrome. Plusieurs noms à l’instar de celui de Madeleine Soppo Kotto sont revenus plus d’une fois.
Selon M. Takam, la ville de Douala n’a pas été épargnée par la " braderie " de Gilles Roger Belinga. Ici, Elie Tchami, Bogbe Bayemi, Fidèle Talla, Amadou Ousmanou, Gilles Roger Belinga, Pierre Minlo Medjo, Pokossi Ndoumbe Dipita, Alain Clément Kotto, Mohammadou Dabo… auraient acquis des immeubles à Bonanjo, Bonamoussadi, Maképé et Kotto. Le tout dans une opacité qui a fait subodorer à l’expert des relents de magouilles qui ont causé à la société immobilière du Cameroun une perte de plus de 2 milliards.
Au final, la présidente du tribunal a renvoyé l’affaire au 8 mars prochain. Pour en savoir plus sur une affaire qui n’est décidément pas avare en révélations croustillantes.
Source: Quotidien Mutations
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