La page de pub de Puma...
Une pleine page de publicité, intitulée "Nothing is possible" (Rien n’est possible) publiée lundi dernier en page 5 dans L’Equipe, le célèbre quotidien sportif français. Puma, l’équipementier allemand des Lions indomptables, a décidé de passer à l’offensive sur le plan international, malgré les assurances données le 23 avril dernier à Yaoundé à la presse nationale de ne pas recourir au bras de fer avec la Fédération internationale de football association (Fifa). La page de pub de Puma est surplombée d’une immense photo montrant trois Lions indomptables se tenant par la main et habillés de l’UniQT querellé. On ne voit ni leurs têtes ni leurs jambes, mais la combinaison maillot-short avec laquelle le Cameroun a disputé la dernière Coupe d’Afrique des nations (Can) de football et qui lui vaut, depuis le 16 avril 2004, une sévère sanction de la commission de discipline de la Fifa : une amende de plus de 80 millions de Fcfa et un retrait de six points sur les futures éliminatoires couplées Coupe du monde/Can 2006.
On mouille le maillot
"21,2 mètres de fil –1 point, 1100 points de couture –1 point, une approche 100% performance –1 point, valorisant l’image du football africain –1 point, en donnant le sourire aux supporters –1 point, mobilisés pour une cause –1 point. Total, - 6 points", peut-on lire au milieu du message. Et pour terminer, Puma invite le public sportif et les fans des Lions indomptables à travers le monde à le rejoindre dans son combat : "Afin de soutenir la cause du Cameroun pour 2006, de montrer votre désaccord face à la décision arbitraire rendue par l’institution gouvernementale du football et de lancer un cri d’alarme pour que le football reste avant tout un jeu, inscrivez-vous sur : www.myindomitablelions.com/vote_cameroon. Puma est fier d’être le fournisseur officiel de l’équipe nationale de football du Cameroun".
Cette pleine page de pub dans le grand quotidien sportif français, qui pourrait s’étendre à d’autres publications en Europe, intervient au moment où le Cameroun défend sa cause auprès des autorités de la Fifa. La commission d’appel de la décision du 16 avril s’est en effet rendue à Zurich la semaine dernière.
Parallèlement, sur le front diplomatique, le président de la République en personne, qui séjourne en ce moment à Genève en Suisse, aurait demandé une entrevue avec le président de la Fifa, le Suisse Joseph Sepp Blatter. On n’en sait pas plus sur cette rencontre, toujours est-il que, de source bien informée, Paul Biya a fait appeler son ambassadeur itinérant Roger Milla qui l’a rejoint en Suisse lundi dernier. Rien n’a pas non plus filtré du côté du bureau exécutif de la Confédération africaine de football (Caf), réuni le week-end dernier à Yaoundé en marge de la cérémonie des Mtn/Caf Awards. On n’imagine toutefois pas que l’affaire de la double sanction de la Fifa contre l’équipe du Cameroun n’a pas été abordée. De toutes les façons, une intense activité sur cette affaire se poursuit en ce moment sur la scène internationale, et notamment en Suisse. La campagne offensive de Puma ferait donc forcément grincer des dents… Pendant ce temps, sur place au Cameroun, l’un des membres du bureau exécutif de la Fécafoot, et pas n’importe lequel, le premier vice président Robert Penne, s’est fendu d’une lettre solitaire adressée au président de la Fifa.
Dans ce brûlot, M. Penne, qui loue l’intervention "salutaire" du gouvernement dans les affaires de la fédération, dénonce ceux qui étaient encore ses compagnons il y a à peine deux semaines, affirmant que le bureau exécutif, auquel il appartient toujours, avait modifié les textes de la Fécafoot dans un but purement électoral. La première réaction musclée contre cette sortie du 1er vice-président de la Fécafoot, est venue de sa propre base supposée : les autres délégués de la ligue provinciale de la Fécafoot de l’Est ont écrit le 28 avril au président de la Fécafoot Mohammed Iya, pour lui réaffirmer leur soutien, et dénoncer les "manoeuvres de clientélisme (de M. Penne), car se fondant sur des intérêts égoïstes que l’instigateur tend de préserver par tous les moyens". Les contradicteurs du 1er vice président de la Fécafoot rappellent par ailleurs quelques casseroles qu’il traînerait, notamment une sombre histoire de deux faux certificats de transfert internationaux signés le 1er octobre 2003 en faveur des joueurs Benado Recardo Ferry de Ouragan de Loum et Abong Jean Georges de Caïman de Douala. En clair, dans cette affaire Fifa-Fécafoot, on rend coup pour coup. Mais, jusqu’où ira-t-on dans cette guerre de nerfs ? Et à quand le dénouement de cette triste affaire ? Rappelons que dans un mois exactement, commencent les éliminatoires du Mondial 2006.
Source : Quotidien Mutations
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