Il y répond du chef d’accusation de détournement des deniers publics, orchestrés dans cette institution entre 2001 et 2005. Sa posture quotidienne devant la barre fait de lui un homme tout aussi ordinaire. On est loin de s’imaginer qu’on fait face à un chef traditionnel.
Dans la société africaine, un chef traditionnel inspire respect et crainte. Mais, ce procès a enlevé à sa majesté Emmanuel Gérard Ondo Ndong tous ces attributs. Certains de ses administrés découvrent désormais une majesté énormément diminuée par ce procès à rebondissements. L’air rassurant, le sourire constamment au bout des lèvres, l’ex-Dg, toujours vêtu de Saari soigneusement repassé, ne laisse personne indifférent. Son attitude devant le juge suscite très souvent de la compassion.
Lors de l’audience ordinaire du lundi 19 février par exemple, toute la salle a éclaté de rire pendant que ses proches parents étaient en sanglots, lorsque le pauvre Ondo Ndong s’est subitement baissé pour rattraper son pantalon descendu au niveau des genoux. Alors qu’il venait d’obtenir de la présidente du tribunal l’autorisation d’aller se mettre à l’aise, l’ex-Dg s’est levé sans avoir pris la précaution de nouer la ficelle de son pantalon.
Peu avant, il l’avait desserrée, pour faciliter le mouvement respiratoire. Humilié, le chef supérieur d’Assandjick est retourné à sa place, sans aller assouvir le besoin urgent. Cette scène s’est déroulée en présence de l’une de ses épouses et de nombreux membres de sa famille.
A l’audience d’hier, lundi 26 février, Emmanuel Gérard Ondo Ndong s’est vanté d’avoir annulé 9 milliards de dettes communales. Mais séance tenante, le procureur de la République, Ndanga Christian, a expliqué que cette dette avait été payée avant la nomination de Ondo Ndong au Feicom. Une sortie qui a arraché un rire aux éclats à sa majesté. Il est allé s’asseoir, comme pour dire “ tu m’as trahi ”.
Folie des grandeurs
En pleine audience, Ondo Ndong n’hésite pas, chaque fois qu’il en trouve l’occasion, de blâmer le procureur. De même, il n’a pas de cesse de gronder ses collaborateurs de vive voix, surtout lorsque ces derniers font des dépositions visant à corroborer les charges retenues contre lui. Déjà âgé d’une soixantaine d’années, Ondo Ndong est éprouvé par ce procès interminable.
Ses principales destinations sont, par la force des choses, le palais de justice et le secrétariat d’Etat à la défense (lieu de son incarcération). Eloigné de sa famille et de ses plats préférés, le chef d’Assandjick doit désormais se nourrir comme un homme ordinaire. Fatigué et affamé, Ondo Ndong consomme du pain vendu devant le palais de justice. Du pain qu’il a par la suite refusé de manger, on ne sait trop pourquoi.
Et quand vient le moment de retourner à son cachot, Ondo Ndong prend quelques minutes pour s’entretenir avec l’une de ses épouses. La première, visiblement.
Ancien haut fonctionnaire à l’ex-ministère du travail et la prévoyance sociale, Emmanuel Gérard Ondo Ndong a été nommé Dg du Feicom, alors même qu’il se préparait à prendre sa retraite. A un âge de repos, le chef supérieur d’Assandjick est coincé dans une grosse affaire de détournement d’une cinquantaine de milliards de nos francs. Dommage !
Source: Le Messager
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