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Le président Paul Biya boude son nouvel avion
(05/05/2004)
Le président Paul Biya a renvoyé son nouvel aéronef "l'albatross" à Yaoundé et rappelé d'urgence "l'Hirondelle" qui lui permettra de continuer son périple Européen...
Par Thierry Ngogang
Biya a rappelé l'Hirondelle...
Biya a rappelé l'Hirondelle...
Après s’être envolé de Paris hier matin, le tout nouveau Boeing 767-200 présidentiel baptisé "The Albatross" devait en principe se poser sur le tarmac de l’aéroport de Yaoundé N’simalen sans son illustre passager, Paul Biya, ni sa famille. Quelques jours plus tôt, précisément le week-end dernier, "L’hirondelle", le Grumann de la flotte présidentielle, s’était à son tour envolé pour la France afin de permettre au chef de l’Etat de rallier la Suisse et principalement la ville de Genève dans les jours à venir, où il a l’habitude de prendre quartier avec femme, enfants, gardes du corps et courtisans plusieurs fois par an. Avec, dans son agenda, des rencontres jugées "importantes" avec les autorités de la Fifa en vue de débloquer l’actuelle situation, plutôt incommode, des Lions Indomptables. Que s’est-il donc passé pour que le chef de l’Etat renonce à employer son "nouveau" joyau. Selon des sources crédibles, lors de son départ du Cameroun le dimanche 25 avril dernier, «The Albatross» a été victime d’un incident technique. Le clapet permettant de verrouiller le train d’atterrissage ne se serait pas refermé. L’avion étant déjà sorti du territoire camerounais, l’équipage aurait préféré ne pas prendre de risques inutiles et revenir sur Douala, où se trouvent les ateliers techniques de la Cameroon Airlines, pour se poser en cas d’urgence et pouvoir bénéficier d’une assistance adéquate.

Les mêmes sources affirment que les dispositifs d’accueil officiel et d’urgence étaient déjà mis en place à l’aéroport international de Douala et l’avion présidentiel survolait même déjà le ciel de la capitale économique lorsque la situation est soudainement revenue à la normale, permettant au couple présidentiel de poursuivre son voyage sur Paris où il est effectivement arrivé en fin d’après-midi. Le même aéronef aurait encore connu un autre incident technique (dont la nature ne nous a pas été révélée) dans la capitale française. Cette situation aurait suscité le courroux du chef de l’Etat, au point où il aurait déclaré qu’il souhaitait ne plus jamais avoir à emprunter cet aéronef. Pas plus tard qu’il y a deux jours, des informations (non vérifiées cette fois-ci) faisaient état de ce que l’on s’activait au siège de la Camair à Douala afin d’affréter un autre appareil pour porter assistance à la délégation présidentielle. Joint au téléphone hier en fin de journée pour essayer de recouper ces informations, le Secrétariat général de la présidence a déclaré que cette question ne relevait pas de son ressort.
Toutefois, ces incidents techniques survenus au cours de ce que l’on pourrait considérer comme le vol inaugural viennent relancer la polémique sur l’origine, l’âge et les coûts de location (ou d’achat) de ce Boeing 767.

En ce qui concerne son origine, le flou absolu persiste et plusieurs hypothèses s’affrontent. L’une des thèses, régulièrement citée, fait par exemple état de ce que, jusqu’à une date récente, l’appareil aurait appartenu à Air Madagascar, la compagnie aérienne malgache. De ce fait, pour le compte de cette compagnie, il aurait effectué durant de longues années, des liaisons intercontinentales en direction principalement de l’Europe et de l’Asie. D’autres par contre révèlent qu’il aurait plutôt été la propriété d’une compagnie sud africaine. Une troisième, enfin, attribue sa propriété à la compagnie australienne Ansett Worlwide qui l'aurait louée à plusieurs compagnies à travers le monde (dont celles citées ci-dessus) avant de la refourguer à la présidence camerounaise.




Oiseau préhistorique

Pour ce qui est de sa date de construction, si l’on prend en compte les informations recueillies auprès de la firme Boeing à Seattle, après avoir lancé son programme de développement en 1984, le dernier appareil de ce type serait sorti de l’usine il y a exactement dix ans. Dans le cas de " The Albatross ", l’on parle même d’une date de construction qui varie entre 15 et 18 ans. Ce qui est relativement élevé lorsque l’on imagine le nombre d’heures de vol que cette «relique» a dû effectuer à travers le monde. A cette allure, il aurait peut-être été plus judicieux de conserver le précédent Boeing 727 présidentiel, " Le Pélican ", acquis en 1979 et sorti de la flotte il y a plus d’un an. Au regard de tout ce qui précède, il apparaît évident que dans leur recherche effrénée d’un avion présidentiel, les responsables de la présidence de la République semblent au moins avoir fait preuve de légèreté en acquérant, pour des raisons nébuleuses, ce coucou aujourd’hui rejeté par le Prince. D’où les interrogations qui demeurent sur l’expertise préalable avant l’acquisition.

Il n’est d’ailleurs pas inutile de rappeler que, nonobstant les éclaircissements peu convaincants fournis par certaines sources de la présidence de la République et la campagne médiatique engagée par les médias publics il y a près d’une semaine, l’arrivée de "The Albatross" au Cameroun n’avait pas fait l’unanimité au sein d’une opinion publique qui n’arrivait pas à comprendre les raisons de l’acquisition, fut-elle en location, d’un appareil à coup de dizaines de milliards de Francs Cfa au moment où le pays était en proie à des tensions sociales essentiellement dues à la rareté des ressources financières.
Au cas où le président de la République maintenait sa décision de ne plus monter à bord de cet appareil, on est curieux de savoir quels seront les nouveaux contours de l’opération commerciale, qui jusque-là ne s’est pas caractérisée par une totale transparence. En revanche, on peut être sûr que des têtes tomberont, si tant est que le chef de l’Etat avait peu apprécié qu’une information réputée confidentielle se retrouve dans la presse, avant la finalisation de l’opération. Au moins, comme dans le poème de Baudelaire, on se rend déjà compte que l’Albatros présidentiel a du mal à s’envoler.


Source : Quotidien Mutations


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