Sortir le Cameroun du sous-développement semble un véritable casse-tête, tant pour le gouvernement camerounais que pour les partenaires au développement. Preuve en a encore été donnée, hier à Yaoundé, à travers la signature d’une convention entre le gouvernement camerounais et le système des Nations unies, en vue de redéfinir les priorités dans la recherche du développement.
Baptisé “ Plan cadre d’assistance 2008-2012 des Nations unies ”, cet accord révise les modes et champs d’intervention du système des nations unies au Cameroun, à la lumière d’un diagnostic établi par des équipes conjointes, sur le fonctionnement et l’efficacité actuelles de la coopération entre les Nations unies et le Cameroun.
Au total, cinq nouveaux axes de coopération ont été définis, à la lumière d’une analyse critique du Document de stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp). Une des priorités essentielles est le soutien à la croissance à travers laquelle le système des Nations unies (Snu) entend renforcer les capacités du gouvernement en matière des suivi-évaluation des politiques programmes, les soutiens aux politiques de l’emploi et au développement rural.
Autre axe prioritaire de coopération, le développement social, qui inclut ici l’éducation, la santé, et la protection sociale. Suivent la gouvernance, qui implique la protection des droits humains, la prévention et la gestion des crises, la protection de l’environnement, où “ les Nations unies fourniront un appui conseil pour la formulation des politiques stratégies intégrant les conventions et programmes scientifiques internationaux, la mobilisation des ressources pour la réalisation des projets identifiés, le renforcement des capacités dans le domaine de la gestion intégrée des ressources naturelles, et de la diversité biologique, le partage d’expériences, sur les meilleures pratiques au niveau local et national ”.
Cette réorientation, qui est le fruit d’un processus participatif ayant impliqué les deux parties, dans une “ analyse pays des défis du développement au Cameroun”. Cette analyse, qui a impliqué les acteurs de deux parties jusqu’au plus haut niveau a identifié une pléthore de problèmes qui n’étaient pas pris en compte, ou qui étaient mal considérés dans le Dsrp.
Secteur rural, poumon de l’économie
Après avoir identifié les expressions les plus flagrantes de la pauvreté au Cameroun, les analystes concluent que “ tous ces éléments montrent la nécessité d’une intégration plus efficace des objectifs de Développement du millénaire dans le Document de stratégie de réduction de la pauvreté et le développement de politiques et stratégies de lutte contre la pauvreté, qui mettent un accent particulier sur le monde rural et sur une approche par région.
Du point de vue macroéconomique, les défis principaux consistent donc à soutenir et à renforcer la croissance économique tout en réduisant les inégalités dans la distribution des richesses ”.
Dans ce sens, quelques mesures urgentes sont à prendre, comme la réduction des tentions sur le marché du travail à travers une politique efficace de l’emploi, l’intégration des activités du secteur informel dans les canaux formels, la réadaptation du système fiscal, le renforcement du système productif, à travers la création des Pme, l’amélioration de la sécurité sociale, et le développement du système financier.
Les analystes ont également observé que les faiblesses de l’économie camerounaise étaient liées à un certain nombre de facteurs tels que le faible niveau d’investissement, le sous-développement du secteur touristique, la faible productivité et la faible production du secteur industrielle, et principalement la sous exploitation du secteur rural. “ Dans un pays à vocation agricole tel que le Cameroun, le secteur rural constitue le poumon de l’économie nationale.
Malheureusement, les politiques de développement ne considèrent pas ce secteur comme prioritaire dans l’allocation des ressources. (…) le problème, identifié en rapport au développement rural, porte sur le niveau élevé de pauvreté que l’on y trouve. Deux causes immédiates de ce niveau pauvreté sont identifiées, à savoir l’insuffisance des ressources investies dans l’économie nationale et le manque d’intégration des stratégies de développement rural.
L’insuffisance de ressources se réfère au fait que le développement rural n’est pas nécessairement une priorité dans l’allocation des ressources. ” Toutes ces insuffisances constatées dans la stratégie de développement du Cameroun, ont donc fondé l’accord cadre paraphé hier par le ministre Kodock et Mme de Caen, coordinatrice du système des nations unies au Cameroun.
Source: La Nouvelle Expression
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