Une grave divergence sur le lieu de l’inhumation oppose, depuis quelques jours, la veuve Virginie Ndioro et les enfants du défunt à famille du défunt de Kiiki. Pressée par ses beaux-parents, la veuve à sollicité l’arbitrage de la présidence de la République. De sources dignes de foi, Paul Biya a demandé que l’on suspende d’abord les obsèques. Une nouvelle date sera donnée plus tard.
Dès l’annonce du décès et le retour de la dépouille au Cameroun, la famille avait pourtant commencé à préparer le caveau familial dans le village natal du défunt. Les premières concertations avec la veuve avaient laissé entrevoir quelques échauffourées. Virginie Ndioro, apparemment détentrice des dernières volontés du mari, avait clairement marqué son opposition à tout transfert de la dépouille à Kiiki. Le fils aîné, Mamoun à Ndioro, quelques jours après, avait confirmé cette position.
Dans son programme, on pouvait lire les articulations suivantes : Jeudi 22 février 2007, première grande veillée sans corps. Le lendemain, grande veillée avec corps au domicile du défunt au quartier Bastos, après la mise en bière et la levée de la dépouille mortuaire. Samedi 24 février 2007, départ très tôt pour Bafia. Installation à la place de l’indépendance où devraient avoir lieu les cérémonies d’adieux. L’inhumation allait suivre plus tard au quartier Remis où le défunt a acquis un lopin de terre. Le retour à Yaoundé était prévu dès la fin de l’inhumation. Mamoun à Ndioro avait, à chaque fois, pris le soin de préciser à tous que ce programme attendait l’approbation de la présidence de la République.
Colère de la belle famille
Ce programme a choqué ses oncles paternels. Approché lors d’une séance de culte religieux au domicile du défunt, Virginie Ndioro parle très peu. Normal, dans la tradition Vuté et Tikar, la veuve ne doit pas beaucoup s’agiter avant l’enterrement de son mari. Cependant, ses proches affirment : “ l’animosité qui existe entre elle et sa belle famille ne date pas d’aujourd’hui. Il y a toujours eu une tension entre Virginie et ses beaux-frères. Beaucoup lui reprochaient d’avoir une trop grande emprise sur son mari qu’elle éloignait de ses frères. On n’est donc pas étonné que cette tension aboutisse à un blocage systématique des obsèques ”, révèle un cousin de la veuve.
Selon d’autres sources proches de la veuve, après la mise en bière à Paris, l’ambassade du Cameroun et quelques compatriotes camerounais avaient cotisé près de 5 millions de Fcfa comme contribution aux obsèques. La dite somme avait été remise au général Yakana Guébama Paul, présent à la morgue. Celui-ci a immédiatement transmis l’enveloppe à la veuve. Quelques membres de la famille du défunt, mis au courant, auraient réclamé cet argent pour préparer les obsèques au village.
Il s’en serait suivi une altercation rude. Virginie Ndioro aurait donc décidé de piloter personnellement ou alors à travers son fils aîné, les obsèques de son défunt époux.
“ Ce sera à Bafia ou rien ”, lance-t-on dans son entourage. “ Cela ne se fait pas chez les Bafia ”, réplique un frère du défunt ministre. Face à la pression de sa belle-famille, la veuve aurait requis l’arbitrage du chef de l’Etat. Pour l’instant, les obsèques de Justin Ndioro sont renvoyées. A une date que beaucoup ne connaissent pas. Pourtant deux tombes attendent effectivement. L’une à Bafia au quartier Remis, l’autre à Kiiki, son village natal.
Source: Le Messager
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