Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > News
Deux tombes pour Justin NDIORO à Bafia
(23/02/2007)
Le caveau familial de la descendance des Yombo a déjà été aménagé pour l’enterrement prévu ce week-end. Mais les choses avaient été prévues les choses autrement.
Par Xavier Messe

Le caveau familial de la descendance des Yombo a déjà été aménagé pour l’enterrement prévu ce week-end.

René Bitob à Yombo ne décolère pas. Le frère aîné du ministre Justin Ndioro à Yombo nous entraîne sur une route en terre battue qui conduit à Mouko, le village voisin de celui de Kiiki. Un détour sur le côté droit de cette route nous ramène aux encablures du domicile familial des Yombo, en plein cœur du quartier Dogbang, à Kiiki: "Voici notre caveau familial", indique René Bitob à Yombo, nerveux, avant de poursuivre : " Cette tombe que vous voyez-là est celle de notre père, Yombo à Etori Samuel Louis, disparu il y a quatre ans. De son vivant, il avait tout prévu. Il avait indiqué l’emplacement de sa tombe, celui de notre mère. Il avait ensuite dit que, nos sœurs étant destinées à se marier, seuls les garçons avaient leur place au caveau familial dans la disposition qu’il avait indiquée par rapport à sa tombe et à celle de son épouse. Car pour notre père, aucun enfant ne devait mourir avant lui et son épouse".

René Bitob à Yombo reprend son souffle et marque des pas dans le domaine familial jonché d’arbres, de cacaoyers et de d’herbes sauvages. D’une main rageuse, il nettoie une larme qui perle sur son visage amaigri par le chagrin et reprend : "Mon petit frère Justin est venu ici, à Dogbang, il y a quelques années. Il voulait faire découvrir son village à son fils aîné, Mamoum. En parcourant ces lieux qui sont en réalité ceux de nos arrières grands pères, Justin avait montré à son fils l’emplacement de sa maison de retraite. Il en parlait avec son fils et voulait que celui-ci intègre cela dans ses préoccupations, bien que très jeune encore."
Dans une pétition rédigée par les frères du défunt, Justin Ndioro, et soutenue par les notables de Kiiki, ils s’interrogent: "D’où vient-il donc que la place des fêtes de Bafia soit transformée en lieu de deuil de Ndioro, et que sa tombe soit creusée dans une broussaille du quartier administratif de Bafia comme si ce "Monsieur propre", ce "Blanc", ce "Juste" n’était pas issu d’un village?" La famille paternelle de Justin Ndioro considère donc cet acte, au cas où il venait à s’accomplir, comme une véritable "déportation" de Justin Ndioro.

Caveau familial

Rien n’a été laissé au hasard. Au plan pratique, la famille de Yombo à Etori n’entend pas que son fils et frère soit inhumé ailleurs qu’à Dogbang; Une tombe a donc été creusée et carrelée au caveau familial, à l’emplacement indiqué par le défunt père. Des voies d’accès à ce caveau ont été aménagées. Tout autour de la concession familiale, sur la route qui mène à Bokito au point kilométrique 8, plusieurs hectares de terrain ont été défrichés pour accueillir les nombreux amis, connaissances et frères du défunt qui viendraient de tous les coins du Cameroun, voire d’Europe.
Les entreprises Snec et Aes Sonel ont dépêché sur les lieux leurs agents pour des dispositions pratiques, chacune dans son domaine. La logistique n’est pas en reste. Des dispositions ont été prises pour installer tentes et chaises ça et là, dans des aires déjà aménagées.

Au pan psychologique et stratégique, le chef de village Kiiki, Boumba à Ribouèm, a réuni six de ses chefs de quartiers autour de lui. Ils ont adopté une position commune pour protester contre une éventuelle inhumation de Justin Ndioro ailleurs que dans son terroir natal à Kiiki. Cette position commune a fait l’objet d’une correspondance en date du 17 février dernier, adressée au président de la République. Le chef de l’Etat est ainsi interpellé pour faire entendre raison et obtenir que la logique prévale.
Le problème, c’est que ce n’est pas la seule correspondance adressée ces derniers jours au président Biya sur le même sujet. La famille Dogbang de Kiiki d’une part, Pauline Noko à Bitob, la mère du défunt d’autre part, ont aussi saisi le chef de l’Etat pour les mêmes motifs. Lundi 19 février, tard dans la soirée, des signatures se collectaient encore dans les quartiers de Bafia, dans les villages de Kiiki, de Gouiffé et de Mouko pour protester contre les intentions d’inhumer Justin Ndioro dans le centre ville de Bafia.

Les initiateurs de cette collecte de signatures entendent réunir, d’ici à vendredi, plus de deux mille noms, juste ce qu’il faudrait pour faire comprendre aux responsables de la sécurité dans ce pays que s’ils ne prennent pas le problème au sérieux, la paix sociale serait menacée à Bafia et dans ses environs pendant et après les cérémonies des obsèques.

Le porte-parole de la famille, pour la circonstance, René Bitob à Yombo, ne mâche pas ses mots et dissimule à peine ses menaces : "Mes neveux sont manipulés pour adopter des positions qui n’épousent pas leur profonde conviction. Si notre belle-famille -les Tikar- réussit ce hold-up sur la dépouille de mon frère, nous allons considérer cela comme une déclaration d’hostilités aux conséquences imprévisibles".


Source : Quotidien Mutations








Partager l'article sur Facebook
 
Discussions Discussion: 1 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2025. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site