Hier, mercredi 14 février 2007, le Tgi a statué sur les détournements à travers les ventes aux enchères truquées d’une vingtaine de véhicules appartenant au Feicom. Selon les informations contenues dans l’ordonnance de renvoi dressée par le procureur de la République, l’ancien directeur du Feicom et trois de ses collaborateurs (Nguema Ondo – Helessa Soppo Grâce – Edjang Marie Carine) sont poursuivis pour avoir truqué le processus d’adjudication publique de 4 véhicules.
Emmanuel Gérard Ondo Ndong aurait, avec la bénédiction de ses acolytes, acquis tous ces véhicules, en violation flagrante des dispositions réglementaires. “ Le Dg m’avait donné des instructions selon lesquelles je devais m’arranger à ce que tous les véhicules utilisés par la direction générale concernée par la réforme lui soient vendues via certains collaborateurs. Comme il y en avait 4, j’ai contacté trois collaborateurs avant de soumissionner et moi-même, pour le quatrième.
Il leur était simplement demandé de soumissionner parce que en fait, toutes ces voitures devaient être achetées par le Dg. Lorsque j’ai transmis ce vœu du Dg à la commission de vente aux enchères puisque je le représentais à celle-ci, elle a répondu qu’elle respecterait quand même les conditions, à savoir vendre au plus offrant. A la fin des opérations, tous les collaborateurs contactés ont été bénéficiaires des véhicules.
C’est pourquoi nous avons procédé par la suite à la signature des certificats de reventes au directeur général ”, explique Nguema Ondo, l’ex-directeur des finances et du matériel au moment des faits.
Les cartes grises de ces véhicules (camion Benz – Toyota Hilux – Land Cruzer – Toyota prado Vx) ont d’ailleurs été mutés selon des informations proches de la délégation provinciale des transports pour le Centre, aux noms de Chantal Ondo Ndong l’une de ses épouses (2 véhicules), Oyono Ondo son fils (un véhicule) et lui-même (un véhicule). “ J’avais confié cette mission à mon directeur financier parce que j’aime la discrétion.
Je ne voulais pas que les gens sachent que je suis directement adjudicataire de ces véhicules. Et puisque j’ai fini par obtenir les 4 légalement, je ne trouve pas de raisons qui m’empêchent de donner à qui je veux dans ma famille ! ”, s’est exclamé l’ancien Dg du Feicom. Pourtant, les textes de base recommandent clairement la vente exclusive des véhicules aux personnels du Feicom ; et chaque personnel en achète un seul pour permettre au grand nombre d’entrer en possession du sésame. “ Un matin, lorsque je suis arrivé au service, j’ai constaté que mon nom était affiché au babillard indiquant que j’étais adjudicataire d’un véhicule.
Alors que je n’en avais jamais exprimé le vœu. Quelques semaines après, Mme Edjang Marie Carine est venue me présenter un certificat de vente indiquant que j’ai cédé un véhicule au Dg. Je l’ai signée sans trop réfléchir parce que le document en question portait déjà la griffe du Dg. C’est comme cela que je me retrouve dans cette affaire ”, pleurniche Helessa Soppo Grâce devant le Tgi.
Gabegie
Entre 2001 et 2005, deux camions Benz ont été affectés à la direction générale du Feicom par le directeur des finances et du matériel. L’on se demande bien à quoi peuvent servir ces gros-porteurs dans les services du directeur général, si ce n’est pour réaliser des travaux dans ses chantiers familiaux. De surcroît, des 40 millions récoltés de la vente aux enchères de ces véhicules (une vingtaine au total), seuls 19 millions sont restés dans les caisses du Feicom.
Le reste aurait supporté les charges de transfert des véhicules des agences jusqu’au siège du Feicom, et supporté les perdiems des membres de la commission (500.000 francs Cfa par membre). Bien plus, des Toyota Prado ont été bradées au prix dérisoire de 1,6 millions l’une, au prétexte qu’elles sont des épaves. Une gabegie considérée comme une manœuvre visant à distraire les deniers publics.
Source: Le Messager
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