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Pourquoi les Camerounais préfèrent les Coopecs
(05/02/2007)
La perte de confiance et le formalisme bancaire sont les principales causes.
Par Leopold Chendjou

Elle a installé des kiosques dans les grands carrefours, pour expliquer aux passants les avantages d’un compte bancaire.

Pour les responsables de cette banque, l’objectif majeur de cette campagne est de familiariser le Camerounais moyen à la culture de la banque. Plusieurs camerounais ont profité de cette campagne pour ouvrir un compte bancaire. Toutefois, un constat s’impose. Les Camerounais s’intéressent très peu aux banques, préférant de loin constituer leur épargne dans les établissements de micro finance ou dans les tontines. Illustrations.

Une étude menée par François Colin Nkoa, enseignant à l’université de Yaoundé II, révèle qu’en 2002, le taux moyen de bancarisation c’est-à-dire le poids des bilans bancaires par rapport au Pib se situe à 101 % en Afrique du Sud ; 106 % en Tunisie ; 27 %, 23 % au Gabon et seulement 18 % au Cameroun. Autre chiffre : Selon Mme Sylvie Eyeffa Ekomo, au Cameroun, en 2006, il existait un guichet de banque pour plus de 150 000 habitants, alors qu’en Afrique du Sud, ce ratio est de 1 guichet pour 16 000 personnes.

Micro-finance

Les établissements de micro-finance et autres tontines sont donc aujourd’hui des alternatives aux banques. Selon la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), le Cameroun dispose du secteur de la micro finance le plus important de la Cemac. Plus de 250 000 personnes bénéficieraient directement de ce système, dont les dépôts s’élèveraient mensuellement à presque Fcfa 40 milliards.

Pour ce qui est des tontines, l’on estime à 50 % la proportion de la population camerounaise engagée dans les tontines, avec des cotisations journalières, hebdomadaires, mensuelles, bimestrielle voire annuelle. Les taux varient de 100 Fcfa à 1 voire des dizaines de millions de Fcfa. “ Je suis une accroc des tontines. Déjà à l’école primaire, je faisais une tontine de 25 francs avec mes copines, et cela me permettait d’acheter une robe à la fin du mois. Aujourd’hui, j’ai ouvert mon atelier de coiffure grâce à une tontine ”, se vante Amélie, coiffeuse à Ndgon Bong.

Confiance et formalisme

Sur les raisons de cette ruée vers les tontines et les Coopecs, les experts expliquent que la restructuration du système financier du Cameroun (suite de la crise économique et aux politiques d’ajustement structurel) a favorisé le développement et la modernisation des pratiques tontinières. “ Les exclus du secteur bancaire ont donc trouvé en ces tontines et autres établissements de micro finance des systèmes d’épargne et de crédits plus flexibles adaptés à leurs besoins spécifiques.

On ouvre facilement un compte, les conditions d’octrois de crédit sont moins contraignantes ” explique un gestionnaire de compte en service à la Sgbc. Sans oublier que la facture de la faillite du système bancaire camerounais dans les années 90 reste encore vivace dans les mémoires, surtout pour ceux qui ont perdu des dizaines voire des centaines de millions de Fcfa. Les autres raisons de l’essor des tontines sont, sa diversité (tontines des amis, des parents…) et surtout son efficacité, loin du formalisme bureaucratique.

La multiplication des défaillances aux cotisations et aux remboursements des prêts malgré le recours de plus en plus fréquent des tontiniers à la justice pour le règlement des conflits et la fermeture des coopecs marquent certainement les limites de la confiance dans les transactions financières informelles.



Source: Le Messager


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