Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > Points de Vue
Comment les banques freinent la croissance
(16/01/2007)
Entre autres solutions, le Gicam préconise la création d’institutions spécialisées dans le financement de l’économie.
Par Brice R. Mbodiam

"Il y a un lien très étroit entre le secteur financier et la croissance". Cette déclaration du Dg du Fonds monétaire international (Fmi) le 10 janvier dernier dans les locaux de la Banque des Etats d’Afrique centrale (Beac) à Yaoundé, a sonné comme une interpellation aux banquiers réunis ce jour dans le cadre d’une table ronde sur le thème : "les questions économiques sous régionales".

Cette interpellation apparaît d’autant plus opportune que, quelques instants plus tôt, le gouverneur de la Beac, Jean Félix Mamalepot, avait exprimé des inquiétudes sur une probable baisse du taux de croissance dans la zone Cemac en cette année 2007, du fait, principalement, de la baisse de la production pétrolière dans la région.

Lequel pétrole a toujours contribué à booster le taux de croissance dans les pays producteurs, qui y ont placé tous leurs espoirs, au détriment, par exemple, de la modernisation du secteur financier (dont les banques détiennent 85,9% des actifs, contre 4,5% pour les assurances, 3,6% pour les entreprises de microfinance, et 6% pour les établissements financiers non bancaire, selon les statistiques de la Beac), qui joue un rôle prépondérant dans le financement des investissements.

C’est par exemple la raison pour laquelle, a révélé André Siaka, le président du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), au cours de la table ronde sus citée, "le taux d’investissement ces dernières années [au Cameroun] a été très faible (17% en moyenne)… alors qu’il est entendu que pour une croissance économique forte, il faut un taux d’investissement qui se situe durablement au moins au niveau du seuil critique de 25% l’an".

Cette faiblesse de l’investissement est due, soutiennent à l’unisson les opérateurs économiques camerounais, au difficile accès au crédit.

En effet, malgré la disponibilité des ressources financières dans les banques (près de 653 milliards Fcfa ornent actuellement les coffres des banques camerounaises, qui n’en n’ont rien à faire), explique le président du Gicam, "les financements destinés aux investissements productifs restent insuffisants". Ceci dans la mesure où les hommes d’affaires camerounais, en particulier, et ceux de la zone Cemac, en général, éprouvent d’énormes difficultés à se faire octroyer les crédits.

En témoignent les statistiques de la Beac, qui estime à 8% seulement du produit intérieur brut (Pib), le volume des crédits octroyés par les banques en 2005, aux opérateurs économiques privés. Pendant qu’en Afrique du Sud, sur la même période, cette sollicitude des banques vis-à-vis des hommes d’affaires était évaluée à 80% du Pib.

Fiscalité attractive

En plus, dans cette performance véhiculaire de la frilosité des banques classiques à jouer le rôle de moteur de la croissance, le pourcentage d’octroi des crédits à long et à moyen termes (les plus aptes à booster la croissance économique) est à la limite du ridicule. En effet, "la part des crédits à long terme reste faible : 3,09% du Pib en 2005", indique la Beac.

La raison invoquée par les opérateurs économiques pour justifier cette situation est la multitude des garanties exigées par les banques, mais surtout, le caractère prohibitif des taux d’intérêt. Selon la Beac, ceux-ci s’élèvent à "13% en moyenne pour les grandes entreprises, 18% pour les Petites et moyenne entreprises, et 19% pour les particuliers".

Aussi, afin que le secteur financier joue un rôle plus efficace dans la croissance économique au Cameroun, le président du Gicam, au cours de la rencontre entre banquiers, opérateurs économiques, autorités monétaires de la Cemac et le Dg du Fmi le 10 janvier dernier, a préconisé un certain nombre de mesures. Il s’agit, par exemple, du développement de l’épargne nationale jugée encore très faible.

En effet, selon Alamine Ousmane Mey, le Dg d’Afriland First Bank, seulement 1% des Camerounais ont accès aux services bancaires, contre 50 et 90% respectivement pour les Espagnols et les ressortissants des Pays-Bas.
Par ailleurs, le Gicam souhaite que les compagnies d’assurances s’impliquent davantage dans le financement des investissements.

Que soit mis en place une fiscalité boursière attractive (le gouvernement vient de donner un exemple en réduisant de 30% l’impôt sur les sociétés pour toutes les entreprises cotées à la Bourse des valeurs mobilières de Douala, la Dsx).

Que soient créées des institutions financières spécialisées, à l’instar des banques de développement, ou alors des fonds de garantie de crédits, qui, corroborent le Dg d’Afriland First Bank, va "permettre aux institutions financières, aux entreprises de microfinance, à l’Etat et aux entrepreneurs de mobiliser ensemble de manière plus souple des financements, en se partageant les risques".


Source: Quotidien Mutations


Partager l'article sur Facebook
 
Discussions Discussion: 3 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2025. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site