Pour cela, une liste des principaux bénéficiaires de cette dette allant de 1992 à 2002 est publiée dans le quotidien national Cameroon tribune. Grande sera la surprise des principaux concernés de trouver à côté de leurs noms, ceux du personnel d’appui et de quelques responsables de ces institutions financières.
Qui plus est, au moment de passer à la caisse, certains responsables des universités recevaient de fortes sommes, pendant ce temps, les enseignants se contentaient de sommes dérisoires. Un professeur venu de Ngaoundéré s’est retrouvé avec la somme de 11.000 Fcfa.
Quelques irrégularités ont été portées à notre attention à l’université de Yaoundé I, par exemple. Le document relève, notamment que, “le directeur des affaires administratives et financières, Bassama Oum, dont le nom figure trois fois sur la liste, aurait perçu la somme de 7 millions de Fcfa. Le nom de André Djon Yogo, agent en service à l’Ecole normale supérieure, s’est également retrouvé trois fois sur les listes. Mais cette fois, il aurait reçu 4 millions de Fcfa.
La même somme aurait été versée à Anye Chid, agent comptable dont le nom apparaît deux fois sur les listes. Victorine Nyangoue, secrétaire en service à la faculté des Sciences aurait perçu 800.000 Fcfa. Véronique Nkoumou, recrutée en 2002, a reçu 700.000 Fcfa, etc”.
Approché, le directeur des affaires administratives et financières de l’université de Yaoundé I, Paul-Emmanuel Bassama Oum reconnaît “avoir reçu un montant dans le cadre du paiement de cette dette académique, mais pas celui qui vous a été donné”. Par ailleurs, “mon nom figure sur ces listes, comme celui de nombreux responsables des principales universités (Recteur, vice-recteurs, contrôleur financier, agent comptable), au titre des gratifications.
Celles-ci “les sont souvent accordées dans l’organisation des concours d’entrée dans les grandes écoles, notamment à la Faculté de médecine et des sciences biomédicales et à l’Ecole normale supérieure”. Il s’agit, selon lui, "des avantages liés à la fonction".
Pour ce qui est de la présence du personnel non enseignant sur les listes, “les enseignants ne peuvent pas travailler sans cette catégorie. C’est ainsi qu’à la Faculté des Sciences par exemple, ils préparent les laboratoires. Ce personnel est très souvent associé aussi bien pendant les cours que lors des examens. C’est le cas de la surveillance des examens et du ramassage des copies après les différentes épreuves.
On a toujours eu l’habitude de leur donner quelque chose dans les différentes universités, à la fin de l’année académique ", soutient Bassama Oum. Encore que la dette s’est constituée à cause des problèmes de trésorerie que ces universités ont connu durant cette décennie.
Par ailleurs, “les listes des bénéficiaires de cette aide académique ont été initiées dans les différents établissements de ces institutions universitaires, principalement des facultés des grandes écoles. A Yaoundé I, la direction des affaires administratives et financières s’est uniquement consacrée à la centralisation et à la mise en forme des dossiers”, se défend Bassama Oum.
Source: Quotidien Mutations
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