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Bail à durée indéterminée
(09/01/2007)
Malgré l’insalubrité, des étudiants y résident plus de deux ans d’affilée en violation de la réglementation.
Par Jean-Bruno Tagne

Un peu plus loin, une musique tonitruante sort d’une des chambres et ne semble ennuyer personne en ce 26 décembre 2006. Visiblement, la Cité universitaire, dont le nom light "Cité U" est le plus usité, n’est pas l’endroit le plus quiet qui soit.

C’est une vieille bâtisse dans un état de délabrement avancé. La peinture sur les murs a défraîchi et le bois du balcon, complètement avachi, met à découvert des barres de fer rouillées. Les conduits d’eaux sont défectueux tout comme l’installation électrique. Les toilettes sont en panne. La cour est jonchée de hautes herbes qui cachent mal des immondices déversées sans vergogne par les résidents. L’air est irrespirable.

A la question de savoir pourquoi ils ne font pas la propreté dans leur environnement, certains résidents répondent que c’est une tâche dévolue à l’administration de l’université. "Nous ne sommes pas au lycée pour faire le travail manuel. C’est l’université qui doit le faire et a un budget conséquent… ", justifie un résident. C’est pourquoi l’opération "Campus propre" lancée par le recteur Dorothy Njeuma dès son arrivée à Yaoundé I n’a connu qu’une timide participation des résidents de la Cité U.

Outre l’insalubrité, la Cité U souffre également d’un problème d’insécurité. A cause des hautes herbes et des ténèbres, certains coins sont devenus de véritables coupe-gorge où, tapis dans l’ombre, les bandits agressent les étudiants. "Régulièrement les gars se font agresser quand ils vont étudier à l’amphi. Il y a d’ailleurs un bandit que nous avons lynché ici.

Il avait arraché le sac d’une de nos voisines", témoigne Julien Evina. Cette information est confirmée par un agent de Police campus, le corps des agents de sécurité de l’Université de Yaoundé I. Il soutient que leurs patrouilles dans le campus tous les soirs ont contribué à réduire les cas d’insécurité dans la zone.

Vieille de 40 ans, la Cité universitaire de l’Université de Yaoundé I a une capacité d’accueil de 568 lits pour une population universitaire de plus de 35.000 étudiants. Les prix ici sont relativement bas, comparés à ceux pratiqués dans les minis cités. Soit 5.000F pour les chambres individuelles et 8.000F pour les chambres collectives. Ce qui attire de nombreux étudiants. Beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. Toute chose qui amène les étudiants à parler de favoritisme, corruption et de tribalisme dans l’attribution des chambres.

Les responsables de l’Université démentent formellement, arguant de ce qu’il existe une procédure d’obtention d’une chambre à la Cité U, tout comme c’est une commission qui est chargée d’examiner les demandes des étudiants. Cette commission a, en son sein, des représentants de ces derniers.

Tractations

Il reste cependant constant que certains étudiants habitent la Cité U trois, quatre, cinq années de suite, voire plus. Ceci au mépris du règlement qui stipule que le contrat de bail est d’un an renouvelable une fois. Le directeur des œuvres universitaires se dit conscient de cela et affirme qu’une nouvelle ère est en gestation. Dans une interview parue dans le magazine de l’Université de Yaoundé I, First University, Bienvenue Nola accuse les étudiants d’insolvabilité. Selon lui, certains étudiants refusent de payer leurs loyers. Ce qui a créé un gap de 2.700.000F au cours de l’année académique écoulée.

Pour le recteur Dorothy Njeuma, son université en plus de cette insolvabilité doit faire face à d’énormes charges qui se chiffrent à 22 millions de francs Cfa pour les factures d’eau et d’électricité. " Soit 264 millions pour l’année, contre une dotation budgétaire de 105 millions de francs Cfa, alors même que la demande en matériel pédagogique est forte ", indique le recteur. Elle ajoute que la raison de cette note exorbitante d’eau et d’électricité est la vétusté des infrastructures. Un problème qui connaît un début de solution avec la réhabilitation du bâtiment F et des travaux en cours dans le bâtiment A.

Tous les résidents que nous avons rencontrés sont amers. Certains sont en sursis, puisqu’ils ont été priés de bien vouloir vider les lieux. Ils sont dans l’angoisse de devoir quitter la Cité U pour se retrouver dans les minis cités où les loyers sont pour eux hors de prix. "On nous reproche de rester à la Cité pendant plus de 2 ans. Qu’est ce que vous voulez si ailleurs on nous propose des chambres à 20 ou 25.000F Cfa.

Je pense que le gouvernement devrait plutôt réguler les loyers, s’il veut vraiment nous aider ", soutient Clément qui range timidement ses affaires après avoir tenté en vain de reconduire son bail à la Cité U.


Source: Quotidien Mutations


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