Le 9 novembre dernier, le ministre des Domaines et des affaires foncières a écrit au préfet du département de la Mifi afin qu’il organise une descente sur le terrain à l’effet de procéder à une délimitation de la zone que devrait occuper chacune des parties. Ce même jour, à la requête de Fotso Victor, ayant comme conseil Me Joseph Lavoisier Tsapy, les trois principaux leaders de la communauté Bororos de Tchapda II à Baleng ont été appelés à verser la somme de 27 608 304 Fcfa au requérant.
A s’en tenir aux éléments de l’assignation en dédommagement servie par Me Thadée Kamdem Nana, huissier de justice à Bafoussam, les mis en cause Argo Inoussa, Malam Aliyou et Mallam Hassam sont accusés respectivement d’avoir, au mois de septembre dernier, détruit la clôture de la plantation de Fotso Victor. De même, il leur est reproché d’avoir, avec leurs troupeaux de bœufs, saccagé les eucalyptus et toutes les cultures sur ladite parcelle.
Ce qui, d’après le plaignant, constitue une violation de la loi et du protocole d’accord signé par les différentes parties le 17 mai 2006, sous la supervision du sous-préfet de l’arrondissement de Baleng, Samuel Bassog, et du préfet du département de la Mifi, Baba Ngamdji. Cependant, Charlie Tchikanda, le directeur exécutif de la Ligue des droits et des libertés qui, soutient les Bororos, pense que l’action judiciaire menée par Fotso Victor est une violation de ladite convention.
Les faits
Tout commence au début des années 1990 lorsque Fotso Victor entreprend des démarches pour la création d’un ranch moderne dans la zone de pâturage de Tchapda à Baleng. Après l’accord du fo’o Gilbert Nembot Téla de Baleng, il entame son projet. Après quelques années d’exploitation, notamment en 1996, il enregistre “ une perte sèche ” de près de cinq millions et change d’option. Il abandonne l’élevage pour se livrer à l’agriculture.
Et les problèmes commencent. Tantôt ce sont les Bororos qui sont accusés d’avoir détruit les cultures de tabac, piment, banane-plantain et haricots appartenant à Fotso Victor. Tantôt ce sont les employés de Fotso Victor qui sont mis en cause pour avoir violenté ou tué des animaux des Bororos. Courant 2003, l’homme d’affaires exige au chef de la communauté bororo de lui verser 6 153 795 Fcfa. Ce dernier a saisi la Ligue des droits de l’homme et des libertés.
Par les soins de la Ligue des droits de l’homme et des libertés, Me André Marie Tassa a introduit depuis décembre 2004 un recours auprès de la cour suprême à Yaoundé. Il précisait alors que les différents titres fonciers obtenus en 1997 par Fotso Victor dans la zone litigieuse soient annulés. Il s’appuie sur un arrêté signé le 12 juillet 1975 par le préfet du département de la Mifi. Ce texte indiquait que de Tchapda II en est une zone pastorale et non une zone agricole.
Source: Le Messager
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