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La guerre économique aura lieu
(25/11/2006)
Point de vue sur la situation économique de l'Afrique imputable aux agissements occidentaux.
Par François Bambou

Il est indispensable que les travaux des ministres aboutissent à des propositions de mesures pouvant accentuer la pression sur les pays du nord, pour rendre le commerce mondial plus équitable, indiquait, en substance, le commissaire de l’Union africaine chargé des affaires économiques, à l’ouverture de la conférence des ministres africains de l’économie et des finances.

Cette démarche de l’homme, qui représentait Alpha Oumar Konaré, militant de longue date de l’égalité et de la justice internationales, venait ainsi sanctionner un chapelet de constats effectués les trois premiers jours, depuis le 20 novembre, par les experts africains. Durant leurs travaux, ces experts ont planché sur des sujets aussi importants que l’impact de la hausse des cours du pétrole sur les économies africaines non exportatrices plutôt nombreuses, le financement du développement et la dette extérieure, l’accès aux marchés des pays du nord, et les obstacles au commerce intra-africain.

Il ressort de ces longues journées de travaux que sur l’essentiel de ces sujets, les experts africains réunis à Yaoundé sont au regret de constater que les pays dits riches ne se contentent pas de priver l’Afrique de l’aide appropriée, mais qu’au surplus, le monde développé aide l’Afrique, à sa manière, à rester empêtrée dans la pauvreté. Ainsi en est-il des questions liées au financement du développement. Les engagements pris depuis Monterrey, Johannesburg et au cours des sommets du G8 en matière de mobilisation de l’aide internationale en faveur des pays pauvres, n’ont pas été respectés, et que les flux d’aide n’ont eu qu’un impact limité sur la croissance en Afrique.

Aide au développement

Malgré l’annulation annoncée, la dette de l’Afrique reste toujours un fardeau qui bride son développement, tandis que les flux d’aide annoncés ne correspondent guère aux promesses faites. D’autant que, l’expression, ”aide au développement”, n’est qu’un euphémisme, pour qualifier les prêts d’origines diverses, qui ont, aujourd’hui, contribué à plomber l’Afrique dans les mailles de la pauvreté.

En la matière, le secrétaire exécutif de la commission économique pour l’Afrique n’est pas parmi les plus optimistes : “ si la tendance actuelle se poursuit, le Cameroun n’atteindra pas les objectifs de développement du millénaire ”. Malgré une légère augmentation du flux d’aide, lié en partie à l’annulation de la dette de certains pays, cette aide reste insuffisante. Mais, précise la commission économique des Nations unies pour l’Afrique, il y a également, dans le continent, un problème de capacité d’absorption.

Les Etats doivent donc mettre tout en œuvre, pour que les politiques de gestion de l’aide soient plus rapides et efficaces. “ Nous réaffirmons notre volonté de voir l’annulation s’étendre à tous les pays africains et porter sur tous les éléments constitutifs du financement international du développement ”, indiquent, en tout cas, les ministres africains de l’économie et des finances, qui exigent en plus le respect par les pays riches de la parole donnée, à savoir accroître le flux d’aide conformément à la Déclaration de Paris.

Autre champ de bataille, qui va opposer les instances dirigeantes du continent africains aux pays du nord, si du moins les chefs d’Etat en ont le courage, c’est celui d’équité dans le commerce international. Selon les experts réunis à Yaoundé pendant la semaine, “ les déséquilibres structurels du commerce mondial, accentués par la persistance des nombreuses barrières tarifaires et non tarifaires, notamment les subventions agricoles, freinent les échanges, limitent la concurrence, aggravant, chaque jour, les conditions de vie précaires des millions d’hommes et de femmes en Afrique, privés du fruit de leur travail en Afrique, et compromettent les efforts de nos pays pour restructurer nos économies ”.

Ainsi, les experts et ministres africains reconnaissent-ils ensemble que les masses laborieuses africaines multiplient des efforts, tous les jours, pour être plus compétitifs, mais que ces efforts sont systématiquement anéantis par les politiques discriminatoires des pays du nord. “ Nous exhortons les pays riches à mettre fin à de telles pratiques qui appauvrissent nos pays et qui les éloignent quotidiennement de la réalisation des Objectifs du millénaire du développement ”, plaident les responsables africaines, qui souhaitent en réalité que les chefs d’Etat s’approprient véritablement ces problèmes et qu’ils mettent systématiquement les pieds dans le plat lorsqu’il rencontre leurs homologues du Nord.

Cycle de Doha

Dans un registre connexe, les pays africains exigent la relance des négociations dans le cycle de Doha. Le commissaire aux affaires économiques a même suggéré que des mesures de pression soient envisagées, pour conduire les pays riches à la table de discussions. Ces négociations du cycle de Doha étaient sur le point d’aboutir, mais une fois que les pays du nord se sont rendus compte qu’il leur faudrait supprimer leurs subventions agricoles pour combattre à armes également sur les marchés internationaux avec les produits africains, ils ont rompu les discussions.

Pourtant, la suppression des subventions agricoles est une mesure prescrite, de longue date, aux pays africains, par des démembrements de ces mêmes pays, qui refusent, aujourd’hui, de s’aligner. En plus de quoi, les aides pour le commerce devraient être relancées, notamment en ce qui concerne le renforcement des capacités. Au sujet du commerce toujours, les experts comme les ministres africains de l’Economie et des Finances conviennent que le développement du commerce intra-africain peut être un début de solution. On est d’ailleurs amer à constater que le commerce intra Africain ne concerne que 10% des exportations du continent.

Relancer le commerce intra-africain est donc un défi majeur, tel que l’a indiqué, à l’occasion, le Premier ministre Cameroun Chief Ephraïm Inoni, aux ministres africains réunis à Yaoundé. Cette situation, selon l’analyse, est liée à la faiblesse des infrastructures, aux types de produits exportés, et aux nombreuses barrières tarifaires. Les pays africains s’engagent à réduire ces barrières, tout en œuvrant à la diversification de leurs économies. Reste la question du pétrole sur laquelle les pays africains sont bien embarrassés.

La hausse des cours du pétrole pénalise sévèrement les pays non producteurs. Il est envisagé la création d’un Fonds africain pour soutenir les plus importateurs de pétrole et limiter l’impact des chocs exogènes tels que ceux-là. Le chef du gouvernent du Cameroun a également proposé aux Etats de diversifier leurs sources d’énergie, en faisant notamment recours aux sources d’énergie renouvelables, afin de réduire leur dépendance au pétrole et à ses caprices.

En somme, la densité des travaux et la fermeté des résolutions donnent à rêver que les Etats africains pourront enfin discuter, pied à pied, avec les pays riches, pour bâtir un monde équitable, où il fait bon vivre pour tout le monde. Les chefs d’Etat, qui se rencontrent, en début d’année prochaine, auront largement le temps réfléchir à la meilleure méthode, pour donner satisfaction aux peuples d’Afrique qui partagent, dans leur majorité, les analyses des experts et les recommandations des ministres.



Source: La Nouvelle Expression


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