Selon l’Ong Solutions aux migrations clandestines (SMIC), qui travaille en partenariat avec d’autres Ong et l’Union européenne, on estime à près de 200 000 le nombre de Camerounais qui prennent tous les ans les chemins de l’Europe par route. Généralement, il existe deux grands réseaux.
Celui de l’Espagne et celui de l’Italie. Pour le premier cas, les clandestins prennent la route pour la Mauritanie, traversent le désert pour rejoindre l’Algérie, puis le Maroc. Et c’est au Maroc, qu’ils se réfugient dans la forêt aux environs de la frontière pour guetter la brèche et s’introduire en Espagne.
Seul problème : avec les derniers événements de Ceuta et Melilla l’année dernière, ce circuit est devenu plus compliqué et moins utilisé. Ceuta et Melilla ont cédé la place à Lampedusa qui a le vent en poupe. Les clandestins passent par la Libye pour atteindre l’île italienne. Un autre procédé tout aussi convoité par les clandestins, c’est celui des visas courts séjours.
Le candidat demande un visa court séjour sachant pertinemment qu’il ne reviendra plus. Mais là aussi les ambassades sont devenues plus strictes. Après avoir accordé des visas, elles exigent désormais aux voyageurs de se présenter dans leurs services dès le retour sous peine de se voir systématiquement refuser le visa lors de la prochaine requête.
D’après Yves Tsala, le véritable problème des flux migratoires est la clandestinité. Il s’agit donc pour son association de sensibiliser les jeunes qui cultivent des rêves de grandeur en passant à l’immigration. Pour le président de SMIC, il s’agit de montrer les conditions réelles de la clandestinité : " Généralement, les gens renvoient de fausses images de leurs conditions de vie à l’étranger. Vous avez des personnes qui survivent à peine, mais qui vous enverront des photos où ils sont bien habillés dans un bel endroit alors que leur vie est une vraie galère.
Il faut que les jeunes sachent comment vivent les clandestins pour savoir à quoi ils s’exposent en s’obstinant à partir dans des conditions illégales ", explique-t-il. SMIC veut susciter un état d’esprit chez les jeunes : celui de se battre pour réussir. " La vie ne changera pas à coup de décret, il faut que les secteurs privés prennent de l’ampleur. Et cela passe par la motivation des jeunes, par les initiatives, par les projets individuels ou communautaires ", ajoute le président.
La campagne de sensibilisation qui débute ce jour par le collège de la Rosière de Yaoundé se poursuivra par le petit séminaire de Mvolyé, et s’achèvera par le 22 novembre par le collège Vogt. A sa façon, SMIC donne les conditions de visa pour la réussite dans son pays.
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