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A la poursuite de l’or noir
(14/11/2006)
L’Afrique est pour la Chine un réservoir de pétrole accessible et bon marché.
Par A.E

En 2004, ces investissements s’élevaient à plus de 900 millions de dollars sur les 15 milliards de dollars d’investissements directs étrangers en Afrique. Les 674 sociétés publiques chinoises implantées sur le continent noir investissent dans des domaines aussi divers que le commerce, l’industrie de transformation, les télécommunications, l’agriculture ou l’exploitation des ressources.

Depuis la décennie 90, le volume des échanges commerciaux entre Pékin et le continent noir a crû de 700 % et la Chine est devenue le troisième partenaire commercial de l’Afrique, après les Etats-Unis et la France, mais devant le Royaume-Uni.

Au vu des statistiques du ministère chinois du Commerce, en 2005, le commerce bilatéral sino-africain s'est chiffré à 39,74 milliards de dollars, soit le double de l’année 2000. Les exportations de la partie chinoise vers les pays africains ont été de 18,68 milliards de dollars et les importations chinoises en provenance du continent africain, de 21,06 milliards de dollars. La balance commerciale chinoise en direction de l’Afrique serait donc déficitaire.

Les Chinois achètent chez les Africains plus qu’ils ne leur vendent. Il ne faut cependant pas se leurrer d’un quelconque dynamisme des économies africaines, ces chiffres étant tout simplement dopés par le pétrole. 20 à 30 % des importations chinoises de pétrole proviennent de gisements africains. En 2005, la Chine a acheté en Afrique plus de 38 millions de tonnes de pétrole, l’équivalent de 760 000 barils par jour.

La soif du géant

L’Empire du Milieu est aujourd’hui le deuxième plus gros consommateur de produits pétroliers dans le monde, juste après les Etats-Unis. Et le géant chinois qui consomme quelque 7 millions de barils par jour, a soif. Sa consommation aura doublé d’ici à 2025 et on prévoit que la Chine sera contrainte d’importer 60% de son énergie, d’ici à l’horizon 2020. Sa survie la pousse à rechercher de l’or noir partout où il peut y en avoir.

Et, elle a trouvé en Afrique un réservoir de pétrole plutôt accessible et bon marché. Deux raisons fondamentales l’obligent à déployer toute sa sagesse diplomatique pour s’accrocher aux gisements africains. D’abord, elle doit réduire sa dépendance excessive vis-à-vis du pétrole du Moyen-Orient, région où elle reconnaît n’avoir qu’une très faible influence et qui semble de plus en plus plonger dans l’instabilité.

Ensuite, une partie du pétrole en provenance du Moyen-Orient est lourdement chargée de sulfures, ce qui alourdit la facture du raffinage. Or, techniquement, le pétrole africain n’a pas cet inconvénient et apparaît financièrement plus avantageux.

Jusqu’en 1992, l’Angola était l’unique fournisseur africain de la Chine en pétrole, mais, dans des proportions très réduites. Depuis février 2006, l’Angola est le premier fournisseur de pétrole de la Chine, devant l’Arabie Saoudite, avec plus de 450 000 barils de brut par jour, soit 15 % du total des importations d’hydrocarbures de Pékin. En dehors de l’Angola, d’autres sources africaines d’approvisionnement existent pour la Chine, le Soudan, notamment où les Chinois participent étroitement à l’exploitation pétrolière.

Au Nigeria, les Chinois vont investir 4 milliards de dollars dans la raffinerie de Kaduna. Pékin est également désormais le troisième acheteur du pétrole gabonais, après les Etats-Unis et la France. La soif chinoise d’or noir s’étend jusqu’au Kenya où Pékin vient d’obtenir le droit de participer à la recherche du pétrole dans la zone de Lamu, sur la côte kenyane, à une centaine de kilomètres au sud de la frontière avec la Somalie.

Le pétrole n’est d’ailleurs pas la seule ressource du sous-sol africain convoitée par l’Empire du Milieu. La Chine a des visées sur le cuivre zambien et congolais, ainsi que le charbon sud-africain.

Colère contre l’Occident

Lorsque les Occidentaux accusent la Chine de ne s’intéresser à l’Afrique que pour piller ses ressources et principalement son pétrole, les Chinois bondissent de colère. L’universitaire Xu Weizhong de l’Institut chinois des Relations internationales contemporaines rappelle que les pays occidentaux exploitent les ressources africaines davantage que la Chine ; “ L’année dernière, le montant des importations chinoises de pétrole d’Afrique représentait moins du tiers de celui des Etats – Unis par exemple ”.

Or, souligne-t-il, la coopération pétrolière de la Chine avec certains pays africains est “ ouverte, transparente, naturelle et mutuellement bénéfique et, la Chine coopère tant avec les pays africains riches en ressources énergétiques qu'avec ceux qui en manquent ”.

Mme He Wenping, directrice du département de recherche sur l'Afrique de l'Académie des sciences sociales de Chine, se montre plus crue. “ L'Occident prétend que la Chine pratique le néo-colonialisme en Afrique, et qu'elle s'empare des ressources africaines. En réalité, avant l'arrivée de la Chine, l'Occident s'était livré à une exploitation de pillage.

D'ailleurs, des sociétés transnationales et l'Occident continuent encore à investir dans le domaine énergétique, à élargir l'importation du pétrole de l'Afrique. De plus, l'exploitation occidentale a porté gravement atteinte à l'écologie au Nigeria et attisé la contradiction entre la population locale et des sociétés pétrolières.

Tandis que la politique chinoise sur l'exploitation pétrolière favorise la coopération réciproquement avantageuse. ”, lance-t-elle. Pour Mme He Wenping, “ du fait que les relations économiques et commerciales sino-africaines se sont développées très rapidement ces dernières années, les grandes sociétés pétrolières occidentales et l’Occident ont exercé une énorme influence sur l’Afrique dans les domaines politique, économique et militaire. La présence chinoise les gène ; ils ont peur d’y perdre leurs intérêts. ”
Deux éléphants se battent autour des gisements africains. Qui en pâtira ?



Source: Le Messager


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