" C’est la mort dans l’âme que les sociétés se prêtent au jeu ", confesse Protais Ayangma, vice-président du Groupement interprofessionnel du Cameroun (Gicam). Pour caricaturer, il affirme que les entreprises se retrouvent un peu comme dans une situation de braquage où, pour avoir la vie sauve, elles doivent impérativement donner aux voleurs ce qu’ils exigent.
Titi Manyaka, DG d’Alucam a proposé une issue : le refus de céder à la pression. " Le secteur privé n’est pas une congrégation. Nous ne sommes qu’un ensemble de sociétés concurrentes. Mais, il y a des choses sur lesquelles nous partageons la même vision. La lutte contre la corruption interpelle toutes les entreprises, même celles qui, pour l’instant, ne se manifestent pas " a-t-il déclaré avant d’ajouter : " Les entreprises ne marcheront pas avec des pancartes pour décrier la corruption.
Mais, elles affirmeront de plusieurs manières, leur volonté de sortir de ce système ". L’une de ces manières, c’est la promotion de l’éthique.
Pour persuader que le déploiement de cette stratégie a commencé, il fait remarquer qu’il y a quelques semaines, se tenait à Douala, la première assise du Forum des entreprises ethniques du Cameroun qui a drainé une trentaine d’entreprises nationales et multinationales. Ces dernières se sont engagées à promouvoir collectivement dans leurs sphères d’influence, des valeurs fondamentales dans la pratique des affaires.
Ces valeurs renvoient à des normes sur lesquelles se fondent les décisions et les comportements : l’intégrité, la transparence, le travail, la responsabilité.
Cette éthique permet d’avoir une alternative face à la corruption : le choix de faire autrement que de céder aux pressions. A ce titre, le code de conduite que propose Alucam est un pas que d’autres entreprises doivent copier pour sortir de l’étau des comportements déviants et inélégants.
" Ce faisant, conclut le DG d’Alucam, l’entreprise va se rendre utile en jouant pleinement son rôle de moteur de l’économie, celui de 3e acteur de la bonne gouvernance après l’Etat et la société civile ".
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