A une considération dévalorisante. A l’assimilation à une bête sauvage ou à un être inférieur. Dans les stades européens, les valeureux sportifs africains sont hués par des supporters. Ceux-ci lancent des cris rappelant certains animaux. Scène dramatique et traumatisante pour les victimes. Alors que les auteurs de ces actes de xénophobie orientée s’offrent un cynique plaisir.
Ces scènes récurrentes illustrent les problèmes de rejet identitaire. Ainsi, “ de quelle identité peut-on se prévaloir lorsqu’on est “ Noir ” et que l’on s’appelle Toussaint Louverture, Ahmad Baba, Behanzin, Malcom X, Elijah Muhammad, Aimé Césaire, Cheick Anta Diop, Frantz Fanon, Edson Arantes do Nascimiento alias Pelé, ou Nelson Mandela ? Ceux qu’on appelle encore de nos jours “ Hommes de couleur ”, “ Nègres ” , “ Blacks ” ont-ils droit à une reconnaissance autre que celle héritée, visiblement condensée et figée dans la marque somatique ? ”, s’interroge Bassidiki Coulibaly, l’auteur de Du crime d’être “ Noir ”Un milliard de “ Noirs ” dans une prison identitaire.
Les Noirs ont été victimes de l’esclavage. Un crime contre l’humanité qu’ils ont subi pendant des siècles. Pour les “ génocidaires ”, le Noir est prédestiné à l’esclavage, à la servitude. Le “ Black ” a subi les dénis d’humanité : esclavage, traite négrière, colonisation. Pour aborder la question noire, Bassidiki Coulibaly évoque : “ l’ethnocide ”, le “ génocide ” et “ terreur blanche, colère noire ”. Les Noirs ont subi les pires traitements tant des occidentaux que des orientaux sous les bannières de l’islam et du christianisme.
Ils sont victimes de préjugés. “ A la couleur blanche comme référence absolue du Beau, du Bien, du Juste, du Normal, de l’Innocence, de l’Intelligence, de Dieu, et de tout ce qui est positif selon les croyances, l’Occident n’a cessé d’opposer de manière radicale la couleur noire comme étant celle de la Pathologie, du Deuil, du Mal, de l’Anormal, de l’Injustice, du Laid, du Péché, du Diable, etc ”, écrit Bassidiki Coulibaly.
Tiraillés entre l’oppression et la domination, les Noirs sont “ éjectés de la grande famille humaine par toutes les législations du monde et ensauvagés par leurs civilisateurs ou plutôt “ décivilisateurs ” orientaux et occidentaux. ” Malheureusement, les Noirs se mettent à l’école de leurs maîtres. Ils se livrent corps et âmes à des “ mimétismes nauséabonds ”, selon une expression de Frantz Fanon reprise par l’auteur de Du crime d’être “ Noir ” Un milliard de “ Noirs ” dans une prison identitaire. Ce qui, sur le plan culturel, constitue un autodénigrement et une auto-flagellation.
Source: Le Messager
|