Exécrable, c’est bien le mot, pour désigner une déperdition toujours plus accentuée des règles jadis élémentaires d’orthographe et de grammaire. On s’en aperçoit à l’université, quand le mal est déjà considérablement avancé. Mais c’est souvent au lycée et surtout à l’école primaire que la catastrophe se dessine.
Bien sûr dans cette affaire, les élèves, qui reçoivent les connaissances — ou qui sont simplement supposés les recevoir — sont souvent vite pointés du doigt. Le phénomène est même devenu une rengaine creuse, qu’on redit quand son fils a eu 04/20 au 2è trimestre, et qu’on oublie le lendemain.
Mais l’ouverture depuis lundi à Yaoundé d’un séminaire sur l’harmonisation des programmes de français en Afrique noire et Océan indien est peut-être une belle occasion d’interroger le corps enseignant. Et si le problème venait d’eux ? L’hypothèse est loin d’être surréaliste. Elle participe d’un partage logique des responsabilités entre les divers acteurs de la communauté éducative.
Et la rencontre de l’hôtel Mansel, qui se tient jusqu’à vendredi prochain, vise trois grands objectifs : faire le point sur la réflexion menée depuis quatre ans dans les pays concernés, évaluer quelques productions élaborées dans la cadre des pôles de réflexion et d’action pédagogique, et surtout, définir les orientations du processus d’harmonisation des programmes de français. Tout se passe dans le cadre d’un projet dénommé " Arches ", financé jusqu’ici par le gouvernement français.
Tout cela devrait aboutir à une redéfinition du profil de l’enseignant de français et de l’élève. Les spécialistes notent que la pratique a évolué ces dernières années, à cause notamment de l’environnement. Il convient donc d’ajuster les enseignements au contexte, pour éviter les tares déplorées plus haut.
Et dans la liste des sujets examinés au cours des discussions, la question de la formation initiale et continue des enseignants apparaît comme l’une des plus importantes. Du moins en ce qui concerne le Cameroun. Le niveau de base est pauvre, et les enseignants d’aujourd’hui sortent du même moule que les élèves. C’est bien là le drame.
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