A la direction de la police judiciaire (Dpj) à Yaoundé, les hommes du commissaire divisionnaire Ateba Onguene sont décidés à apporter la lumière sur cet assassinat. " La police joue sa crédibilité en ce moment. Il est question de conduire cette enquête sans publicité médiatique, mais de manière discrète et efficace ", commente un flic approché par Le Messager. Outre les auditions qui se poursuivent à la Dpj, les personnes interpellées depuis quelque temps y restent gardées. On pense notamment au bagagiste de l'hôtel Hilton, Fotso Tabué François, interpellé alors qu'il s'apprêtait à quitter le Cameroun pour Chypre en possession d'un passeport neuf et d'une somme équivalant à trois millions de F cfa. " Celui-ci constitue un maillon important de la chaîne criminelle qui a frappé Narcisse Olivier Djomo Pokam ", pour reprendre un commentaire d'un policier.
C'est cet employé du Hilton qui a, non seulement reçu et indiqué le téléphone de renseignement de l'hôtel Hilton à Djomo Pokam, mais aussi l'a conduit jusqu'aux ascenseurs. Il doit nécessairement savoir à quel étage et même dans quelle chambre ce jeune homme s'est rendu avant l'assassinat. Il en est de même des nommés Thomas Makon, Pierre Eboubidja et Onambélé Atanga, respectivement chef service sécurité et employés au service hébergement à l'hôtel Hilton. Ils sont gardés à la Dpj parce que les enquêteurs estiment que ces trois personnes sont capables de fournir des informations utiles pour restituer la vérité sur ce qui s'est passé à l'hôtel Hilton entre 9h et 11h30' ce 21 août 2006. Le chef de la sécurité par exemple doit expliquer pourquoi on n'a pas retrouvé les traces des vidéos au couloir des chambres, et comment une personne étrangère à la maison a pu être projetée de l'hôtel jusqu'à venir s'écrouler sur la façade principale en plein jour. Les responsables de l'hébergement quant à eux doivent absolument savoir d'où est parti le "colis " qui est tombé devant l'hôtel. Qui donc occupait quelle chambre et à quel moment ? C'est à eux de répondre à cette question.
Des sources policières ont révélé que la standardiste de l'hôtel qui était en poste ce jour et à l'instant où Narcisse Olivier Djomo Pokam s'est rendu à l'hôtel Hilton a, elle aussi, été interpellée et est gardée à la Dpj. Cette dame dont l'identité ne nous a pas été révélée est celle qui peut dire qui est-ce que le défunt Djomo Pokam cherchait cette matinée-là.
Pour l'instant, on ignore si toutes ces personnes gardées à vue ont lâché les morceaux susceptibles d'éclairer les enquêteurs. " Mais, ce qui surprend le plus est le fait que le directeur général du Hilton qui doit savoir bien de choses sur cette affaire reste libre de ses mouvements. Il devrait être arrêté ", lance nerveux un membre de la famille de Djomo Pokam. On sait que le cas spécifique de Roland Müntzer (dont Le Messager a essayé en vain d'avoir une réaction notamment par l'envoi d'un protocole d'interview resté sans réponse depuis deux semaines), préoccupe beaucoup les enquêteurs de la Dpj. Selon certaines informations à confirmer, le directeur de l'hôtel Hilton aurait été interdit de voyage hors du Cameroun, tant que l'affaire du meurtre de Narcisse Olivier Djomo Pokam n'est pas élucidée.
Source: Le Messager
|
