Et le secrétaire d’Etat à la défense chargé de la gendarmerie est quant à lui venu faire la revue de ses troupes dans la capitale économique. Pour quels résultats à attendre dans des corps minés par toutes sortes de lèpres ?
Douala est sous le coup de la loi du talion appliquée d’une part par des citadins révoltés et d’autre part par des bandits déterminés, prêts à tout. Chacun trouve son compte dans l’incivisme, le désordre et la complaisance. C’est dans ce contexte que le délégué général à la Sûreté nationale, M. Edgar-Alain Mebe Ngo’o est venu installer le 18 octobre 2006 un nouveau délégué provincial dont la mission cardinale est de restaurer l’ordre, de faire respecter la loi par tout le monde et de juguler le grand banditisme.
Joachim Mbida Nkili est donc en “ mission commandée ” à Douala et dans toute la province du Littoral. A Bamenda, dans la province du Nord-Ouest, il a relevé un défi similaire à celui qui l’attend dans son nouveau poste d’affectation. Mais, il va sans dire que Douala, c’est tout un autre monde avec ses réalités. A Douala, le commissaire divisionnaire Mbida Nkili doit commencer par mettre de l’ordre dans les rangs de la police. En effet, le travail de la police à Douala se fait beaucoup plus dans ces nombreux débits de boisson et gargotes insalubres dont certains se trouvent dans les locaux de la … police
Autre défi : les locaux qui abritent les services de la Sûreté nationale illustrent le mieux l’état de promiscuité et de misère. Certains de ces locaux datent des années 30 ou 40. Avec un entretien on ne peut plus approximatif, un mobilier et du matériel qui ne font plus la fierté de personne. Et tout le monde semble se complaire d’une situation dont les autorités administratives sont parfaitement au courant. Le quartier général du Gmi ne se trouve-t-il pas sous les fenêtres du gouverneur de province ?
Les tripots les plus fréquentés à toute heure de la journée sont à quelques mètres sinon à l’intérieur des unités de la police, de la gendarmerie et de l’armée. Le délégué général à la Sûreté nationale était à peine parti que le Secrétaire d’Etat à la gendarmerie est arrivé aussi faire l’état des lieux et faire la revue des troupes.
Les mêmes travers
De l’avis même de certains policiers, l’urgence est de balayer d’abord ces écuries d’Augias avant de prescrire un nouveau traitement au corps. Après les discours développés la semaine dernière à Douala par les deux hauts responsables en charge de la sécurité des hommes et de leurs biens dans le pays, les moyens de l’Etat suivront-ils ? Et si la logistique est dégagée aussi bien par la délégation générale à la Sûreté nationale que par le Secrétariat d’Etat à la défense, arrivera-t-elle à bon port pour être mise à la disposition des utilisateurs ?
Dans la troupe, on prend ces discours pour ce qu’ils sont en réalité : de la “ parlotte ”, “ du déjà entendu ”, sussura un maréchal de logis chef plein de dépit au seuil de la retraite. “ Chacun qui arrive tient son discours révolutionnaire puis, plus rien. Il s’en ira et son remplaçant viendra lui aussi gonflé d’ardeur. Il s’en ira à son tour. Au fil des ans, la gendarmerie se meurt sous l’emprise de mauvais garçons parachutés dans le corps sans enquête de moralité… ” Les travers que connaît aujourd’hui ce corps réputé d’élite il y a belle lurette sont les mêmes qui minent également la police.
Visiblement, tout ce qu’attend “ le vieux ” comme l’appelle à la fois par respect et par dérision ses compagnons d’arme, c’est le départ. Ses jours sous le drapeau sont comptés. Un nouveau chef arrive avec de nouvelles ambitions et promesses. Le nouveau maçon sera jugé au pied du mur. Et on verra.
Source: Le Messager
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