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Quand la politesse fout le camp
(17/10/2006)
Le respect des règles élémentaires de civisme est de plus en plus problématique au Cameroun.
Par Le Messager

Il est 8h 30 ; des dizaines de personnes se bousculent, chacune pressée d’arriver à son lieu de travail ou à un rendez-vous plus ou moins important.

Parmi elles, Marie-Jeanne. Visiblement décontenancée au milieu de ce monde remuant qu’elle observe avec étonnement. En ces temps où le temps se montre très capricieux à Douala, un crachin brave subitement des rayons d’un soleil qui annonce la canicule. Une jeune femme, prudente, sort de son sac un parapluie qu’elle ouvre pour s’y abriter. Un voisin de circonstance a le réflexe de se protéger de cette petite pluie, avec la générosité de cette femme. Cette dernière s’éloigne subrepticement de l’intrus.

“ J’ai souvent observé des scènes similaires dans les rues de Douala ”, confie Marie-Jeanne qui confesse aussi : “ j’ai appris à ne plus dire bonjour quand j’entre dans un taxi, car, personne ne vous répond, en commençant par le chauffeur supposé être un exemple de politesse et de courtoisie. Celui-là même qui doit accueillir gentiment ses clients. ”

Incivisme

On observe la même impolitesse dans les bureaux : aussi bien dans les services publics que privés. Les salutations des rares usagers polis ont en retour le silence froid d’une mine patibulaire. Si on ne répond pas par un bizarre “ c’est ça qu’on mange ? ” Une façon de préparer psychologiquement l’usager à ne pas ajouter son ou ses problèmes à ses agents publics dont les salaires sont passés à la tronçonneuse depuis bientôt treize ans et qui ont du mal à joindre les deux bouts au quotidien.

Dans la rue, des vendeurs à la sauvette agressent sans ménagement leurs potentiels clients avec l’expression du maître qui appelle son chien. En ajoutant l’impertinence des conducteurs des motos-taxis, on n’est pas toujours au bout de l’exaspération.

Impoli

Rare de trouver des gens accueillants, prêts à servir avec abnégation et politesse. La même attitude est observée dans les services privés, voire dans les commerces où “ le client est pourtant roi ” selon un slogan passe-partout. Dans les épiceries comme dans les supermarchés, on assiste souvent à des prises de bec, à des rixes pour un simple problème de monnaie ou l’échange d’une marchandise avariée qui doit être le souci constant des patrons.

Mais la façon de poser le problème par l’un ou de l’aborder par l’autre est un vrai casus belli. D’où ces désagréments et ses affrontements auxquels nous assistons au quotidien dans les lieux publics, dans les transports en commun, dans la rue. Même dans nos églises, il est courant de voir des fidèles éviter sournoisement de serrer la main à d’autres quand l’officiant ordonne le partage du salut de la paix, c’est tout dire. Vous avez dit convivialité, elle est de plus en plus la dernière vertu qui habite les compatriotes de Paul Biya.




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